2017 M03 19
John Lennon le surnommait « le plus grand poète du rock’n’roll » et Keith Richards n’aurait sans doute jamais décroché une guitare s’il n’avait pas été bouleversé à l’adolescence par ses attaques électriques calquées sur le jeu de Johnnie Johnson, son fidèle pianiste. Son répertoire doré, qui comprenait les éternels Johnny B. Goode, Roll Over Beethoven, Sweet Little Sixteen, Nadine et Maybellene, était aussi riche qu’un casier judiciaire digne d’un rappeur gangsta : au cours de sa carrière, Berry a été emprisonné à de nombreuses reprises pour des motifs variés : relations interraciales, drogues, évasion fiscale et… dissimulation de caméras dans les toilettes femmes de son restaurant du Missouri !
Payé cash. Mercenaire du circuit oldies depuis plusieurs décennies, l’auteur de faces historiques pour Chess Records et Mercury dans les années 1950 et 1960 continuait à se produire sur les scènes internationales selon un rituel bien établi : l’homme à la Gibson rouge et à la casquette de marin débarquait quelques minutes avant le show, empochait son cachet puis montait sur scène avec des accompagnateurs paniqués. Décédé samedi à l’âge de 90 ans, Chuck Berry exécutera désormais fameux son duck-walk au paradis, mais avant de jouer, il demandera certainement à être payé en cash.
A revoir : le documentaire ultime : Hail ! Hail ! Rock’n’Roll de Taylor Hackford (1987)