2017 M05 16
Chut. Ce n’est plus un secret, mais « Les choses qu’on ne peut dire à personne » paraît ces jours-ci et vient parachever la carrière « officielle » de Bertrand Burgalat. Cinquième album solo après « Toutes directions » (2012) et son tube Bardot’s dance (souvenez-vous), ce nouvel essai se pose comme un gros monolithe : 19 titres, dont 3 instrumentaux et une pelletée de collaborateurs (Alice Lewis, Hélène Pince, Laurent Chalumeau) pour signer des textes au cordeau. Cette année, Burgalat taille large. Et évidemment, ça sort sur sa petite entreprise : son label Tricatel.
L’homme aux 200 disques. Du reste, le jeune cinquantenaire (53 ans) natif de Bastia aime aussi être un homme de l’ombre. Arrangeur pour Air, Philippe Katerine et, plus étonnant, le groupe Laibach, BB est aussi réputé pour son travail de metteur en scène. Compositeur émérite, il écrit entre autres un disque pour Valérie Lemercier en 96 ou pour Marc Lavoine : niveau grand écart, entre un groupe d’indus’ slovène et un chanteur aux yeux revolver, qui dit mieux ? Si on compte les artistes de son label (Chassol, April March, Les Shades…), les bandes originales et sa carrière en studio, Bertrand Burgalat aurait travaillé sur environ 200 disques.
Gros coups. Difficile à croire, mais Burgalat continue de bosser dans une relative discrétion. Ses plus gros coups ont marqué une frange intello-branchée des amateurs de pop, mais on ne peut pas dire que le « Présence Humaine » qu’il fait enregistrer à Michel Houellebecq – pourtant l’un des plus beaux disques français de l’époque, transformant l’écrivain en un rappeur moribond – ou ses émissions sur Paris Première (les excellents Ben & Bertie Show, mélange de sketchs et de musique), l’aient surexposé au public. C’est peut-être la marque des génies que d’être voué à la confidentialité. T’inquiètes Bertie.
« Les choses qu’on ne peut dire à personne » sort le 19 mai chez Tricatel.