#BalanceTonRappeur : où en est-on sur les affaires Roméo Elvis et Moha La Squale ?

Dix jours après les révélations qui ont mis à jour le comportement abusif et/ou violent de ces deux rappeurs, des enquêtes ont été ouvertes. On fait le point.

Petit rappel des faits : le lundi 7 septembre, trois jeunes femmes, entrées en contact sur les réseaux sociaux avant l'été, déposent une plainte contre Moha La Squale pour « violences », « agression sexuelle » et « séquestrations ». Dès le lendemain, une femme prend elle aussi la parole et accuse cette fois Roméo Elvis de l'avoir agressée sexuellement. Dans la foulée, la toile s'enflamme, la justice ouvre une enquête et les témoignages dans la presse se multiplient. À commencer par celui de la victime de Roméo Elvis, qui intervient quelques jours après les excuses publiques du rappeur.

À Streetpress, la jeune femme, 23 ans, révèle les détails de son agression, survenue dans la boutique bruxelloise Bison 4, tenue par des amis du rappeur. « Quand je re-rentre dans la cabine, je sens une présence derrière moi et je sens que c’est lui. Il entre avec moi dans la cabine et il ferme le rideau. Et là, il arrive avec ses mains sur ma poitrine. Le mec est grand, il est imposant. Il enlève ses mains et les met dans mon pantalon et sur mes fesses. Je lui dis : “Tu fais quoi ?” Il a un déclic. Il arrête tout et sort. Comme s’il était en transe et qu’il venait de se réveiller. »

Aujourd'hui, on sait que le Klub des Loosers a décidé de supprimer le couplet du rappeur belge de son nouvel album, à paraître ce vendredi, mais difficile de savoir si une enquête a été ouverte au sujet du bien mal nommé Roméo. Au contraire de Moha La Squale, dont les victimes ont fini par témoigner dans Le Monde le week-end dernier. Toutes évoquent ses insultes (« putes », « radine de blanche »), ses menaces quand elles lui font comprendre qu’elles vont le quitter (« toi tu crois que tu vas me niquer ma vie, petite pute, je vais te fumer, je vais te fumer ») et les violences physiques qu’elles subissent :

« Il me tirait par les cheveux tellement fort que la peau du crâne se décollait, j’avais des hématomes partout sur la tête. » Ou encore : « Il a mis un oreiller sur ma tête, raconte-t-elle dans sa plainte, il appuyait très fort sur ma tête et je ne pouvais plus respirer. Et là il me disait : “Je vais te tuer, je suis déjà tombé pour des actes de barbarie, je vais retourner au placard, je vais te tuer, je vais te faire tuer, même ta famille je vais la faire tuer […]. Je vais te tuer avec un oreiller, ça ne fait pas de marque.” »

Hier, une nouvelle plainte a été déposée contre Moha La Squale qui, selon 20 Minutes, n'aurait toujours pas été entendu par la police. Reste que les témoignages sont glaçants : tous décrivent un homme schizophrène, seul et incroyablement violent, surtout quand il est en manque de cannabis... De son côté, le rappeur n'a toujours pas réagi publiquement.