Alors, quels sont les disques français qu'on retiendra en 2020 ?

L’année a été perturbée, la culture française a pris un sérieux coup derrière la tête, mais sa scène musicale a malgré tout accueilli une flopée de disques aptes à tout rafler lors des prochaines Victoires de la Musique, en février prochain. Les paris sont ouverts !
  • D'un côté, il y a les figures historiques, ces artistes qui semblent remplir le cahier des charges des Victoires de la Musique avec leurs chansons taillées pour les grandes radios nationales, fidèles à cette tradition française qui voudrait que la pop cultive l’amour du beau mot, de la mélodie soignée et des refrains spleenesques : « Grand prix » de Benjamin Biolay et « Aimée » de Julien Doré sont en cela de parfaits candidats, connus des institutions, sans remous et appréciés de tous pour ces échos entre leur discographie et celle des grands noms de la variété française.

    Dernièrement, Julien Doré a annoncé travailler en studio avec SCH, et cela permet de faire un lien avec la seconde partie des albums pouvant eux aussi prétendre au titre de l’album de l’année : « 13 Organisée » de Jul et ses complices marseillais, « 16 » de Wejdene et « Aya » d’Aya Nakamura, trois longs-formats qui ont suscité l'emballement public et parfois critique (à voir maintenant si celui-ci n'était pas conditionné par les chiffres de vente) autour de singles qui définissent une certaine idée des musiques populaires en 2020.

    La force de ces trois derniers albums, c’est qu’ils appartiennent tous à des artistes qui ont su se définir, se raconter, ou mettre en lumière dans son ensemble, en toute légèreté, sans toujours chercher le beau mot cher aux fidèles de France Inter, mais en étant tout de même capables de plaire à des cibles de culture et d'âges très divers. Surtout, ils sont à l'origine de tubes certifiés et inscrits dans l'inconscient collectif de notre beau pays, qui, qu'on le veuille ou non, que ça plaise ou pas, accueille là les héritiers de Joe Dassin, Dalida, Claude François et autres figures iconiques de la musique populaire en Hexagone.

    En attendant février 2021, s'il fallait miser, c'est toutefois vers le neuvième album de Benjamin Biolay, habitué aux récompenses, que l'on se tournerait, ne serait-ce que pour son casting (Keren Ann, Chiara Mastroianni, Anaïs Demoustier), ses influences (The Strokes, The Smiths, New Order) et son propos, qui fait étrangement écho à notre année confinée : « Il faudrait qu’on apprenne/A vivre avec ça/Comment est ta peine ?/La mienne s’en vient, s’en va ».