2018 M05 17
Tu joues de la guitare depuis que tu as découvert Jimi Hendrix à 13 ans, mais qu’est-ce qui t’a incité à chanter ?
Tout est parti d’un accident : j’avais 16 ou 17 ans, je me rendais à un cours de musique, mais, ayant oublié ma guitare à la maison, le professeur m’a demandé de chanter à la place. À la base, je ne pensais pas pouvoir le faire, j’ai toujours été trop timide... À ma grande surprise, ça a fini par me plaire. Lorsque j’ai quitté Nottingham pour aller étudier à Liverpool, j’ai découvert la musique d’Amy Winehouse, je me suis mis à faire des reprises et à me produire sur scène au sein de groupes de jazz et de soul. À partir de cet instant, je n’avais plus envie d’autre chose.
Tu penses que le fait de vivre à Nottingham a influencé ta musique ?
Nottingham est une terre de soul, de ska et de reggae, c’est donc l’endroit parfait pour créer la musique que je propose. Et puis il doit bien y avoir quelques intonations ou quelques mots d’argot que j’emploie dans mes textes qui proviennent de mon expérience au sein de cette ville.
Dans ce cas, ça change quoi pour toi de vivre à Londres aujourd’hui ?
Londres, je vois ça comme une progression naturelle. Lorsque j’étais à Nottingham, je donnais déjà quelques concerts ici, mais y vivre m’a permis de m’affirmer personnellement, de devenir indépendant et de côtoyer des tas de personnes créatives. Ce n’est pas forcément propre à Londres, bien sûr, on retrouve ce phénomène dans beaucoup de capitales, mais ça a évidemment joué un rôle. Jusque dans mon accent, qui est beaucoup plus londonien que par le passé, ha ha.
Ton premier album s’appelle « Memories », tu le vois comme un disque autobiographique ?
Ça n’a jamais été intentionnel, mais c’est totalement ça ! Je voulais raconter comment c’est de grandir en Angleterre aujourd’hui, tout simplement parce que c’est ce que je connais le mieux. Je ne me voyais pas parler d’histoires que je ne maitrise pas. Là, ça me permet d’être sincère, de mettre en avant certaines émotions et une certaine sensibilité. Chaque morceau est donc lié à une étape de ma vie. Ce qui est très étrange puisque j’évolue constamment et que certains textes ne sont déjà plus d’actualité.
Tes chansons parlent beaucoup d'anxiété et de dépression, dont tu sembles souffrir. C'était important pour toi de te livrer à ce point-là ?
Je sais que des artistes comme Professor Green et Zayn Malik en souffrent également et en parlent dans leurs textes. Ce n’est pas un exercice obligatoire, d’autant que tout le monde n’est pas à l’aise à l’idée d’en parler, mais j’estime que c’est l’occasion de sensibiliser les gens à ces différents troubles. Et puis, je dois l’avouer, ça me fait du bien d’en parler, de transformer cela en chansons, et donc en quelque chose de positif. Même si la musique peut contribuer également à accentuer ce stress et cette nervosité avec les tournées ou les deadlines à respecter.
Need Somebody To Love ou Longing For Your Love, beaucoup de tes chansons parlent d'amour. Tu sais si des gens ont déjà fait l’amour en écoutant ta musique ?
Apparemment, c’est déjà arrivé à des personnes qui sont tombées sur mes morceaux dans une playlist et sont passées à l’acte au même moment. Mais bon, je n’en sais pas plus. J’aime simplement l’idée. Bien que je ne me verrais pas faire de même sur mes propres morceaux. Ce serait trop étrange (rires).
En gros, tu es un romantique ?
Ma petite amie verra peut-être les choses différemment, mais je pense, oui. J’aime l’idée de tomber amoureux, en tout cas. Je n’invente rien en disant ça, mais c’est quelque chose de très inspirant. Ce n’est pas pour rien si tant de grands artistes ont exploré ce thème et ont donné naissance à de si grandes chansons.