2018 M03 29
Crooner sensible. Lorsque Limit To Your Love débarque sur le web en 2010, on repère très vite, sans que ce ne soit jamais de réelles citations, des traces de The Blue Nile, Brian Eno, Burial ou Mount Kimbie, quelque chose qui prouve à quel point James Blake est un musicien fétichiste qui met tout ce qu’il connaît dans ses albums.
Avec une profonde singularité, ce petit côté crooner fragile a trouvé sa manière à lui pour ralentir le rythme de la mélodie en un écho lointain, atmosphérique et langoureux.
Chant d’outre-tombe. En clair, les albums (trois jusqu’à présent) de James Blake sont de merveilleux labyrinthes dans lesquels on continue de se perdre avec curiosité, dans le plus délicieux détachement. Rarement, dans l’histoire de la pop, la soul, les samples minimaux, le blues et le dubstep auront cohabité en une telle osmose que sur « Overgrown » ou « The Colour In Anything ». Avec toujours cette vision futuriste de la production, à l’image d’If The Car Beside You Moves Ahead, dernier single en date de l’Anglais, sorti en janvier dernier.
Voyage sonore. Depuis, James Blake n’a pas chômé. En plus d’une tournée aux côtés de Kendrick Lamar, le Londonien a également posé sa patte sur plusieurs morceaux de la B.O. de Black Panthers, confirmant au passage son ouverture d’esprit et sa capacité à s’adapter à différentes esthétiques. Ceux qui suivent les potins diront qu'il n'y a rien d'étonnant à cela quand on sait qu'il a un temps vécu en colocation avec Chance The Rapper à Los Angeles. Les plus fidèles à sa musique diront eux qu'il suffit d’écouter religieusement ses différentes collaborations (Jay-Z, Beyoncé, Kanye West ou encore Bon Iver) ou son émission mensuelle sur BBC Radio 1 pour comprendre sa soif de sons.
En attendant l’album ? Ces multiples connexions avec les artistes de la pop music actuelle en disent surtout long sur l’influence du bonhomme, dont on est en droit d’espérer un nouvel album d’ici la fin d’année. La raison ? La publication d’If The Car Beside You Moves Ahead, donc, mais aussi ses multiples concerts prévus d’ici l’été et les quelques inédits dévoilés à chacun de ses passages sur scène (I Can’t Believe That We Float, Asking For A Friend, et Black Lung), toujours d’une immense finesse, comme une invitation à l’abandon et la rêverie.