Gorillaz, Iggy Pop, Shame... les albums à ne pas rater en 2023

Après une année 2022 marquée par la résistance d’un genre donné pour mort depuis des lustres, il est grand temps de se projeter sur le prochain millésime. Et les rockeurs peuvent déjà se préparer, le début de 2023 s’annonce chargé en grosses sorties d’albums rock.
  • Iggy Pop – "Every Loser" (6 janvier)

    L’année 2023 va débuter avec la sortie d’un album de rock à l’ancienne pour l’Iguane, après la parenthèse jazzy réussie de "Free" (2019). De retour sur le gros label Atlantic plus de cinquante ans après les déboires des Stooges, Iggy Pop a rassemblé un casting de gros noms du rock américain pour enregistrer ce dix-neuvième disque solo censé renouer avec l’énergie du groupe qui l’a rendu célèbre.

    Après un premier single bourrin pas spécialement excitant, le deuxième morceau révélé a fait renaître l’espoir avec ses sonorités 80’s pas désagréables. Il faudrait un miracle pour reproduire le gros coup du "Post Pop Depression" (2016) composé avec Josh Homme de QOTSA, mais à 75 ans, Iggy Pop n’a plus rien à prouver ni à perdre.

    Måneskin – "Rush!" (20 janvier)

    Depuis sa victoire à l’Eurovision l’an dernier, le groupe italien est parti à la conquête du monde comme peu de vainqueurs dans l’histoire de la compétition. Produit à Los Angeles par le mastodonte des charts Max Martin, leur premier album international est donc attendu par des millions de fans de rock un peu à l’ancienne, fun, dansant, gentiment dépravé et ne se prenant pas au sérieux. Enfin presque, puisque le bassiste a déclaré en interview que le groupe avait été influencé par Radiohead durant l’enregistrement.

    John Cale – "Mercy" (20 janvier)

    Comme Iggy Pop, il est un miraculé des excès du rock’n’roll. Mais à 80 ans, celui qui a toujours été le membre le plus talentueux et intéressant du Velvet Underground (désolé Lou Reed) continue lui aussi de susciter l’admiration de la jeune génération, puisque son dix-septième album solo affiche une ribambelle de featurings prestigieux : Animal Collective, Fat White Family, Laurel Halo, Sylvain Esso, Tei Shi ou encore Weyes Blood, que l’on entend sur le deuxième extrait dévoilé du disque.

    Mine de rien, cet album est un peu inespéré, puisque c’est le premier de John Cale depuis "Shifty Adventures in Nookie Wood" (2012), même s’il avait sorti une nouvelle version du classique "Music for a New Society" en 2016, avec "M:FANS".

    King Tuff – "Smalltown Stardust" (27 janvier)

    Au sein de la scène garage rock florissante de Californie, Kyle Thomas vit depuis plusieurs années dans l’ombre écrasante des mastodontes Oh Sees et Ty Segall, dont il a même fini par rejoindre le groupe de tournée à une époque (en 2016). Pourtant et contrairement à beaucoup d’autres, il a su se renouveler et élargir ses influences, notamment sur son dernier album en date, le joliment exécuté "The Other" (2018).

    On attend donc encore avec impatience sa nouvelle sortie, majoritairement co-écrite avec l’artiste Sasami Ashworth, et qui semble marquée par la nostalgie que King Tuff éprouve actuellement pour les compagnes verdoyantes de son Vermont natal. Les deux extraits révélés nous donnent envie de nous y téléporter avec lui, loin de l’enfer de Los Angeles, où il a élu domicile.

    Gorillaz – "Cracker Island" (24 février)

    Depuis 2017 et la sortie de "Humanz Tour", le groupe virtuel de Damon Albarn et Jamie Hewlett multiplie les albums à un rythme effréné sans avoir jamais vraiment retrouvé la magie de la période 2000-2010.

    Produit par la machine à Grammy Awards Greg Kurstin, ce huitième disque de Gorillaz affiche comme les autres des collaborations très variées (Tame Impala, Thundercat, Stevie Nicks, Beck, Bad Bunny, Bootie Brown…), mais les quatre premiers singles déjà sortis et parfois assez barrés ont plutôt tendance à nous donner espoir.

    Shame – "Food for Worms" (24 février)

    Arrivé en 2018 en cassant tout sur son passage, le groupe de post-punk londonien a récidivé l’an dernier avec un deuxième album moins débraillé, mis en boîte par le producteur des Arctic Monkeys, James Ford. Cette fois, c’est Flood (Nick Cave, U2, PJ Harvey) qui s’y colle, et si l’on en juge par le premier morceau révélé, Shame pourrait bien réussir la passe de trois.

    Et même si ce n’est pas le cas, il faudra au moins reconnaître au groupe de ne pas manquer d’autodérision dans sa promotion, puisqu'il qualifie cet album à venir de « Lamborghini des disques Shame » et le premier clip d' « équivalent musicale de Casablanca, mais en couleur, et en mieux ».

    Metallica – 72 Seasons (14 avril)

    Sept ans après la sortie de son dernier disque ("Hardwired... to Self-Destruct", 2016), le groupe californien reviendra au printemps avec un septième album produit comme le précédent par Greg Fidelman. Selon James Hetfield, le titre fait référence à la période charnière des 18 premières années de la vie. Quant au premier morceau dévoilé (Lux Æterna), son titre est une référence claire au requiem de la religion catholique.

    Alors qu’il vient de fêter son quarantième anniversaire, le groupe aurait-il été touché par la grâce ? Ce n’est malheureusement pas le cas de la pochette jaunâtre de l’album, qui est d’une rare laideur. Pour accompagner la sortie de "72 Seasons", Metallica se lancera l’année prochaine dans une tournée mondiale monstrueuse de deux ans, qui passera notamment par deux dates consécutives au Stade de France.

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