50 ans après sa mort, Jim Morrison reste un objet de culte pour des millions de fans

Le 3 juillet dernier, le monde du rock s’arrêtait pour fêter le 50ème anniversaire de la mort de Jim Morrison. L’occasion d’aller à la rencontre de ses fans, qui ont fait du Père-Lachaise un véritable lieu de pèlerinage.
  • En juillet 1971, lorsque Jim Morrison meurt d'une overdose à Paris, Michelle Campbelll n'a que 21 ans. Elle vit au Texas, étudie la photographie et met en place un rituel : désormais, presque chaque 3 juillet, l'Américaine se rend au Père-Lachaise, dans l'idée de rendre hommage à son idole disparue et de prendre en photo les fans venus du monde entier. Mais pas que : « c’est comme de voir des gens installés sur des canapés dans l’appartement de quelqu’un, plutôt que près d’une tombe. Ils parlent entre eux, raconte-t-elle au Hollywood Reporter. Je reviens toujours autant que je peux, car c'est toujours aussi merveilleux. »

    Chaque année, ils sont ainsi des centaines, pour ne pas dire des milliers, à venir se recueillir au Père-Lachaise, faisant de la tombe de Jim Morrison l'une des plus visitées du cimetière parisien - après celle de Chopin. Certain.e.s viennent d'Allemagne, d'Angleterre, d'Hongrie, de Suède ou, plus proche, des Alpes. Certain.e.s ont connu le leader des Doors de son vivant, d'autres ont à peine la vingtaine et semblent se reconnaître dans les paroles de ce « crooner malade » qui a amené le rock vers le mystique, les dérives du psychédélisme, la poésie parfois obscène, la débauche sexuelle et l'exploration intérieure plutôt que la force collective. Après tout, les fans des Doors le savent mieux que quiconque : « People are strange ».

    Les comportements autour de la tombe du Roi Lézard n'ont d'ailleurs rien de particulièrement normaux. Il y a ceux qui diffusent les morceaux des Doors depuis leur téléphone, ceux qui trinquent à la bière ou partagent un joint au beau milieu des pierres tombales, tandis que d'autres, visiblement adeptes du « c’était mieux avant », arborent des t-shirts éloquents (« Les vieux rockeurs ne meurent pas ») ou tentent carrément de copuler sur la tombe de leur idole.

    À chacun son rituel, sa façon de vivre pleinement son pèlerinage. Et tant pis si des barrières empêchent de s’approcher de trop près de la tombe, ou si des policiers veillent à ce que les débordements provoqués suite à la sortie du film d’Oliver Stone en 1991 ne se répètent pas. L'essentiel est ailleurs :  il est dans cette effervescence collective, qui contribue à élever Jim Morrison en prophète des temps modernes, entre paroles sacrées et délires profanes.