5 artistes non-binaires et gender fluid qui méritent d’utiliser le mot « iel »

Franky Gogo

Sous son nom de naissance, Tatiana Mladenovitch joue de la batterie, que ce soit pour l’Américain Theo Hakola, Emily Loizeau et surtout Bertrand Belin, pour qui iel participe également à l’écriture des chansons. En solo, Tatiana se fait d’abord appeler Fiodor Dream Dog, publiant trois albums entre 2009 et 2015 dans une veine pop tourmentée. Mais son identité fluide se transcrit dans sa musique en 2020 avec la création de son alter ego plus masculin Franky Gogo. Sous cet alias, iel produit une musique électronique sombre, violente, intense avec pourtant une dimension érotique fascinante.

Genesis P-Orridge

Fondateur de la musique industrielle au sein de COUM Transmissions puis Throbbing Gristle, Genesis P-Orridge fait partie de ces rock stars de la musique underground. Sa radicalité et son goût pour la provocation lui ont valu d’être sacré « artiste le plus taré du Royaume-Uni », ainsi qu’une association avec un tas de folles rumeurs, mais aussi une véritable secte. Iel a poursuivi son parcours libertaire jusqu’à sa mort en 2020, en formant les groupes Psychic TV ou Thee Majesty, mais aussi en faisant de son propre corps une œuvre d’art.
Durant plusieurs années, iel et son épouse Lady Jaye ont cherché à former un seul être « pandrogyne », chacun transformant son corps vers le genre de l’autre. Malgré ce riche parcours, difficile d’en faire un modèle. Au-delà des rumeurs, son ancienne acolyte Cosey Fanni-Tutti en a récemment fait un portrait accablant, faisant état d’un être violent et égoïste. Ni homme ni femme, ni héros ni entièrement mauvais : Genesis P-Orridge était juste un humain complexe.

Sam Smith

« Après avoir passé ma vie à être en guerre avec mon genre, j’ai décidé d’accepter qui je suis vraiment, en privé comme en public. » En 2019, déjà superstar mondiale, après avoir remporté quatre Grammy, et un Oscar pour sa chanson dans James Bond en 2015, Sam Smith réalise un second coming out. Jusqu’alors, iel avait toujours accepté son homosexualité, ayant réalisé son coming out dès ses 10 ans. Désormais, iel se définit comme non binaire, « quelque part sur le spectre » entre masculin et féminin. Smith a également révélé avoir subi une liposucion à 12, car sa poitrine se développait trop ; et qu’iel portait des vêtements féminins depuis ses 16 ans. Pas de hasard, donc.

Dua Saleh

Dans une interview, Dua Saleh raconte être fan d’animés japonais, et des transformations multiples de ses personnages. Arrivée enfant du Soudan jusqu’à Minneapolis, iel écrit dès l’enfance, puis s’essaie au slam durant ses études, avant de publier sa première mixtape 2017. Dua vient alors tout juste de recevoir son diplôme de sociologie en gender studies. Activiste antiraciste et LGBTQ, iel enchaîne trois EP de rap/r’n’b entre 2019 et 2021, aux textes engagés et forts, recevant les compliments de Yasiin Bey (anciennement connu comme Mos Def), SZA ou Moses Boyd. Et en attendant la confirmation de son talent avec un album, on peut également l’apercevoir dans la série Netflix Sex Education dans le rôle de Cal Bowman. Inarrêtable.

Angel Haze

Le sarcasme est son bouclier. Né(e) Raykeea Angel Wilson à Detroit, Angel Haze a grandi dans une secte apostolique, dont iel se sort à 16 ans. Dans un de ses premiers titres, Cleaning Out My Closet en 2012, iel raconte les abus sexuels reçus à l’enfance, avant d’enchaîner sur des chansons d’insultes envers Azealia Banks. Un parcours chaotique, donc, qui mène néanmoins à un premier album chez Universal en 2013, incluant un duo avec Sia. Mais en 2015, sa carrière prend un autre tournant. Angel révèle être agenre (on la savait déjà pansexuelle), et surtout rompt avec sa maison de disque, publiant son album directement sur le net. Depuis, l’artiste semble avoir trouvé une liberté nouvelle, publiant à l’envie des EP et des freestyles, dans lequel on note un son nettement moins pop. Plus sincère, tout simplement.