3 livres à dévorer pour être incollable sur la new wave

De manière (presque) concomitante sortent trois ouvrages consacrés à ce courant musical qui, au croisement des années 1970 et 1980, a défini une autre façon de faire du rock, dans les marges, et bercé par une vision de la vie aussi romantique que mélancolique. On fait le point.
  • Les Années New Wave : 1978-1983  - JD Beauvallet

    Ex-rédacteur en chef des Inrockuptibles, magazine qu’il a cofondé et dans lequel il a mis en avant la scène britannique des années 1980 (The Smiths, New Order, Echo & The Bunnymen), JD Beauvallet a également vécu à Liverpool et Manchester au cours de la même période. Le journaliste est donc extrêmement bien placé pour revenir sur les Années New Wave, cette époque faite de tubes noircis par le spleen, de coupes de cheveux improbables et de textes capables de saisir la plus infime nuance des vicissitudes de l’amour.

    Au menu : une préface de Jenny Beth, des chroniques érudites des classiques fondateurs (ceux de Joy Division, The Cure ou Depeche Mode), des écarts vers les précurseurs d’un son annonçant l'émergence d'une nouvelle vague (The Clash, The Fall, Patti Smith), des interviews et des portraits sensibles consacrés à des seconds couteaux tout aussi tranchants (A Flock Of Seagulls, Section 25, The Sound...), et dont le parcours est ici retracé avec passion et finesse. En bonus : des playlists thématiques (Liverpool, Manchester, Bristol) pour danser le cœur meurtri en repensant à une époque hautement fantasmée.

    À paraître le 10 novembre chez GM Éditions.

    Dictionnaire passionné de la new wave - Pedro Peñas Y Robles

    Pedro Peñas Y Robles a lui aussi vécu la folie new wave à toute vitesse : en tant que fan, d'abord, puis DJ (sous le nom de HIV+), musicien (Adan + Ilse) et directeur de label (Unknown Pleasures Records). D'un point de vue personnel, l'écrivain (également auteur d'ouvrages sur Joy Division, Nick Cave et Nitzer Ebb) revient donc sous forme d'abécédaire sur un mouvement culturel pensé en réaction au caractère pompier et démonstratif du rock progressif ou psychédélique.

    Sur le fond, ce Dictionnaire passionné manque parfois de profondeur, agace lorsqu’il laisse la nostalgie l’emporter sur les mouvements musicaux qui ont succédé à la new wave (le hip-hop, notamment), mais séduit tout de même par la subjectivité avec laquelle il embrasse les multiples ramifications d’une musique qu'il serait injuste de réduire à Depeche Mode ou The Cure.

    Paru aux éditions Le Boulon.

    À contre-courant : l'épopée du label 4AD - Martin Aston

    En 1984, Martin Aston débute sa carrière de journaliste par un compte-rendu du concert de New Order publié dans le Melody Maker. Aujourd’hui, l’Anglais est l’auteur d’un livre-somme (832 pages !) sur l’histoire d’un label légendaire : 4AD, maison-mère de Cocteau Twins, The Birthday Party, Dead Can Dance, Xmal Deutschland ou encore This Mortail Coil.

    Symbole d’une époque où les labels indépendants prennent la tangente des majors, digne héritier d’autres structures (au hasard, Factory Records) alliant elles aussi musique novatrice et graphisme pointu, 4AD contribue brillamment à définir une new wave définitivement à contre-courant, très exigeante sur le plan esthétique (merci à Vaughan Oliver !), n’hésitant pas au fil du temps à soutenir d’autres propositions musicales, soucieux d'être connecté au son de l’underground - l’exemple des Pixies est en cela un cas d’école. Comme souvent avec les éditions Allia, cette épopée du label 4AD se lit comme le livre définitif sur une époque qui n’en finit pas de se rappeler à notre bon souvenir.

    Paru aux éditions Allia.

    A lire aussi