Vitamin String Quartet, le groupe qui reprend les tubes pop en mode classique

Dans un monde abandonné à l’image, où les albums physiques ne se vendent plus, la possibilité de voir ses morceaux figurer dans une série à succès est une opportunité à ne pas rater. Le Vitamin String Quartet le sait mieux que quiconque ces dernières semaines. La raison ? Après une vingtaine d’années à se contenter d’un modeste succès (il vaudrait même mieux parler d’une relative reconnaissance) aux États-Unis, les Américains voient leurs statistiques grimper en flèche depuis la mise en ligne le 25 décembre dernier, sur Netflix, de la première saison de Bridgerton.

Dans les faits, cela se traduit ainsi : en un mois, le Vitamin String Quartet a vu ses écoutes en streaming exploser de +350%, attirant dans la foulée plus de 50% de nouveaux auditeurs sur Spotify et Apple Music. Encore un joli coup de la part d'Alexandra Patsavas (Newport Beach, Gossip Girl), la superviseuse musicale de la série Netflix, mais qui n'enlève rien à l'exploit réalisé par ce collectif qui, malin, ne se contente pas de revisiter façon classique les grands standards de la pop music, toutes époques confondues : Thank U, Next d’Ariana Grande, Girls Like You de Maroon 5, Wildest Dreams de Taylor Swift ou encore Bad Guy de Billie Eilish, tous ces tubes semblent chez eux métamorphosés.

Si le processus paraît simpliste, celui-ci se révèle en réalité bien plus minutieux, les Américains veillant à conserver l’efficacité mélodique recherchée dans les versions originales. « Il y a un défi évident à reprendre certaines pop-songs, dans le sens où beaucoup ont tendance à être moins dirigées par la mélodie et davantage soumises au rythme, à l’humeur, ont-ils expliqué dans une interview à Nylon. Il faut donc essayer de comprendre comment créer une vibration et une ambiance sur un instrument acoustique à cordes quand on a affaire à des chansons qui ont été créées à l’aide de procédés électroniques ».

Historiquement, le Vitamin String Quartet n’est évidemment pas le premier ensemble de musique classique à proposer des relectures de standards pop – dans un tout autre genre, plus jazz, on peut également penser à The Bad Plus. C’est toutefois possiblement le premier à s’adresser à une si large audience, avec l’envie très claire de toucher le cœur du grand public : « On aime à penser que l’on construit quelque chose que les gens peuvent s’approprier comme la bande-son de leur quotidien », concluent-ils. Une bonne alternative au trio français de LEJ, en somme.