Alain Bashung revient avec un album de reprises

Sobrement intitulée « Covers », cette compilation est prévue pour le 19 février et contiendra 11 morceaux, tous piqués dans le répertoire de Christophe, Léo Ferré ou Gainsbourg, mais tous emmenés dans les chemins de traverse chers à Bashung.
  • Au sein d'une discographe aussi pléthore que celle d'Alain Bashung, tout l'enjeu est de savoir par quel album entrer pleinement dans son univers. À cette problématique familière, surtout quand il s’agit de présenter un artiste mythique à un néophyte, la tradition voudrait que l’on commence par les œuvres les plus célébrées (« Osez Joséphine », « Fantaisie Militaire ») ; puis, une fois la curiosité attisée, les albums radicaux (« Play Blessures », « L’Imprudence ») avant de revenir à ses travaux les plus récents, couronnés de succès (« Bleu pétrole »).

    Il existe toutefois une quatrième façon de plonger sans retenu dans la constellation bashungienne : en tendant une oreille attentive aux nombreuses reprises qu’il a entreprises, revisitant aussi bien Nino Ferrer et Dick Annegarn que Leonard Cohen ou The Moody Blues.

    Douze ans après la mort de Bashung, « Covers » n'a d'autre but que de mettre en lumière ce savoir-faire, cette faculté à s'approprier les morceaux des autres pour mieux les reformuler, selon une grammaire qui n'appartient qu'à lui, entre intensité et mélancolie. Les plus attentifs à l'œuvre du chanteur français se souviendront que les titres regroupés ici étaient déjà présents sur « Osez Bashung », un double album sorti en 2010.

    Au programme, donc : Avec le temps de Léo Ferré, Céline d'Hugues Aufrey, L'homme à la tête de chou de Gainsbourg, Le tango funèbre de Jacques Brel et, bien sûr, Les mots bleus de Christophe, sans doute la cover la plus fameuse de cette compilation, enregistrée en 1992 à l'occasion d'un album censé soutenir la recherche contre le SIDA et parfaitement représentative de la profondeur dramatique recherchée par Bashung. Un artiste qui, décidément, n'a jamais envisagé l'exercice de la reprise comme une simple virée récréative, mais bien comme un défi à part entière, un bivouac nécessaire à la régénération de son propre répertoire.

    L'album sort le 19 février en vinyle chez Panthéon (Universal).