Un nouvel album et un single fou : IDLES revient pour pulvériser le rock

Attendu le 12 novembre prochain, le quatrième album des Britanniques (« Crawler ») se dévoile avec « The Beachland Ballroom », un premier single qui laisse entrevoir ce qu’aurait donné Joe Talbot en chanteur signé chez Motown.
  • Commençons par une confidence : lorsqu’on discute via Zoom avec les gars d’IDLES mi-septembre, dans le cadre d’une interview à paraître d’ici peu, leur attitude trahit deux styles d’approche. D’un côté, le guitariste Mark Bowen, sérieux et tranquillement installé dans ce qui ressemble à un placard ; de l’autre, le charismatique chanteur Joe Talbot, au volant de sa voiture, un maillot de l’équipe de France 1998 sur les épaules et une folle envie de pisser une fois arrivé chez lui - une envie suffisamment pressante pour qu’il se soulage tout en continuant de discuter, smartphone allumé.

    Cette différence de comportement en dit long sur la dualité à l’œuvre dans la musique des Britanniques, capables de vous brosser dans le sens du poil avec des morceaux qui vont droit au but, avant de les arracher avec les dents une fois les guitares électrisées.

    Forcément, face à tant d’intentions contradictoires, le risque de se perdre est grand. C’est ce qu’il semble s’être passé pour Idles sur « Ultra Mono », que Mark Bowen décrit comme « une sorte de caricature de notre identité qui nous a aidés à la voir sous tous ses aspects. Tout était très emphatique. »

    À l’inverse, « Crawler », coproduit par Kenny Beats et Mark Bowen, s’entend comme un disque plus honnête dans le propos. Ce que chante Joe Talbot, ce sont les maux d’un traumatisme et de sa possible guérison, les crises liées à l’addiction et l’envie de s’en sevrer, le confinement et son désir de renouer avec les instants collectifs. Avec, toujours, ce ton si caractéristique chez Idles, entre humour et franchise, second degré et profonde réflexion : « On traite de sujets assez sérieux, poursuit Mark Bowen, mais c’est souvent fait avec une langue bien pendue. »

    Après avoir parlé de The Beachland Ballroom, leur dernier single, comme du « morceau le plus important du disque », selon une stratégie de com' bien rodée, Joe Talbot appuie l'idée formulée par son compère : « La chanson est une allégorie du sentiment d’être perdu et de s’en sortir ». La vérité, c’est que The Beachland Ballroom incarne surtout l’évolution d’Idles, perceptible ici à travers des clins d’œil à la soul, de même que la tonalité de « Crawler » : un disque où les Anglais se veulent plus tourmentés, où les arrangements se font plus nuancés et sophistiqués, où l'énergie brute de morceaux tels que Danny Nedelko laisse place à des sentiments complexes.

    Ce qui, à l'image de ce premier single, n'empêche pas IDLES de conserver l'intensité de sa musique. « Can I Get a hallelujah », chante Joe Talbot sur le disque, et l'on se plait déjà à imaginer l'euphorie collective que cela provoquera une fois sur scène.

    Tracklist de "Crawler", prévu pour une sortie le 12 novembre :

    1. MTT 420 RR

    2. The Wheel

    3. When the Lights Come On

    4. Car Crash

    5. The New Sensation

    6. Stockholm Syndrome

    7. The Beachland Ballroom

    8. Crawl!

    9. Meds

    10. Kelechi

    11. Progress

    12. Wizz

    13. King Snake

    14. The End