5 raisons d’écouter le nouvel album d’Etienne Daho

Peut-on dire d'un nouvel album qu'il n'est pas le meilleur de son auteur et quand même lui trouver de nombreuses qualités ? À l'évidence, oui. La preuve avec le douzième album du maître de la pop en France : « Tirer la nuit sur les étoiles ».
  • 1/ Une belle virée nocturne 

    C'est l'un des premiers faits marquants de ce douzième album, cet amour toujours renouvelé pour les errances ou les romances noctambules (« La Notte, la notte », Sortir ce soir). Au point de faire passer « Tirer la nuit sur les étoiles » pour un disque nocturne ? Avec leurs nappes électroniques et leurs rythmiques taillées pour taquiner les hanches, Virux X, Le chant des idoles et Les petits criminels entretiennent en tout cas cette idée. Malin, Daho a également souhaité pousser le concept jusque sur la pochette, née très rapidement et inspirée par celles réalisées par Jean-Baptiste Mondino pour Alain Bashung.

    2/ Un album de références

    Le goût de la nuit n'est pas l'unique obsession d'Etienne Daho. Tout au long de ces douze nouveaux morceaux, d'autres thèmes maintes fois développés par le passé trouvent un fascinant écho : la romance, le fantasme londonien, l’ambiguïté sexuelle (« Je jouerai à tous les hommes de ta vie/Que j’incarnerai à l’envi ») et la nécessité de reprendre là où « Blitz », son précédent album, se terminait, en compagnie de ces « étoiles envenimées, archangeliques et dérangées ». À croire qu'à l'image du titre placé en conclusion de ce nouvel album, la discographie du Français est un formidable roman inachevé.

    3/ Une aventure collective

    Quand on sait cette volonté de créer des clins d'œil entre ses œuvres, transformées dès lors en un joyeux jeu de pistes, il n'y a finalement rien d'étonnant à découvrir le casting de « Tirer la nuit sur les étoiles », partagé entre figures historiques (Jean-Louis Piérot, Fabien Waltmann, Christian Fradin), invitées glamour (Vanessa Paradis) et musiciens contemporains parfaitement inscrits dans une pensée Dahoïste (Yan Wagner, Unloved). Traduction : Etienne Daho sait où il va, et souhaite emmener ses proches avec lui. De préférence dans cette DS photographiée sur la pochette.

    4/ Une pop made in bretonne

    Enregistré entre Paris et Londres (aux studios Abbey Road), « Tirer la nuit sur les étoiles » a également pris forme à Saint-Malo, précisément là où Daho avait enregistré son deuxième album (« La Notte, la notte ») en 1984. C'est donc en toute logique que ces nouveaux morceaux, de Les derniers jours de pluie à Le phare, ravivent les souvenirs de vague, de plage, de tempête, voire même d'ambiance iodée.

    5/ 30 décembre, tout simplement

    Multiplier les références à sa propre histoire ou susciter le respect d'une nouvelle génération (Juliette Armanet, Flavien Berger, Catastrophe....), c'est une chose. Parvenir à composer de grands morceaux, toujours pertinents et modernes, même quand on a 67 ans, c'en est une autre. Etienne Daho réussit ici cet exploit le temps de quelques morceaux aptes à donner de beaux éclats à ce douzième album. À commencer par 30 décembre, l'un des grands moments, à la fois élégant et orchestral, de « Tirer la nuit sur les étoiles ». Il y a quelques jours, sur France Inter, le Français disait tout le bien qu'il pensait des Last Shadow Puppets : ce titre, dont on s'étonne qu'il n'ait pas été choisi comme potentiel single, en est plus brillante démonstration.

    Pour écouter l'album et revoir notre interview avec Daho, c'est juste ici.