"The Chronic", l'album phare de Dr. Dre, est enfin dispo en streaming

Sorti en 1992, le premier album du rappeur/producteur californien faisait jusqu'ici partie des grands classiques absents des plateformes de streaming. Le public réclamait réparation, c’est désormais chose faite.

L'histoire d'amour entre le rap et les sites de streaming est complexe. D'un côté, c'est indéniablement le genre musical le plus trusté sur ces plateformes ; de l'autre, c'est probablement le plus amputé d'un certain nombre de ses classiques. En France, par exemple, faute de pouvoir mettre la main sur les contrats d’exploitation, impossible d'y trouver une trace des « Princes de la ville » du 113, des premiers albums de MC Solaar, du premier long-format de Rohff ou de quelques compilations mythiques (« L 432 », « Taxi »), privant ainsi leurs auteurs de possibles revenus et le grand public d'œuvres majeures. Aux États-Unis, même schéma avec les disques de De La Soul ou d'Aaliyah...

L'annonce de l'arrivée de « The Chronic » de Dr. Dre sur les plateformes est donc une excellente nouvelle, ne serait-ce que pour l'importance de ce premier album solo. Dans l'histoire du rap, mais pas seulement : après tout, on parle ici d'un disque qui a non seulement permis l'éclosion de Snoop Dogg et Nate Dogg, mais qui a également popularisé à grande échelle la G-Funk.

Cette annonce, rendue possible grâce à la société Entertainment One, qui détient désormais le catalogue de Death Row (label de 2Pac, Snoop Dogg), n'est pas anodine : elle intervient quelques semaines après que « The Chronic » a intégré les archives de la bibliothèque des Congrès.

Elle permet également de réparer une injustice : la possibilité de réécouter à tout moment des tubes aussi imparables et avant-gardistes que Nuthin' But a 'G' Thang, Let Me Ride ou Bitches Ain't Shit. Bien sûr, cette information paraît quelconque pour quiconque possède le disque (et on espère sincèrement que c'est le cas !), mais que cela ne nous empêche pas d'encourager les plateformes à poursuivre leurs efforts, pour que les albums mentionnés plus haut soient eux aussi accessibles à tous et toutes. Et pour que la culture hip-hop ne soit plus amputée d'une partie de son patrimoine.