Le saviez-vous ? Le père de Thomas Bangalter des Daft a aussi eu une carrière de folie

Producteur, parolier, patron de label et fan de synthés : Daniel Vangarde a été un artiste touche-à-tout en avance sur son temps. Une compilation intitulée « The Vaults of Zagora Records Mastermind (1971 - 1984) » prévue pour le 25 novembre remet la lumière sur son style avant-(van)gardiste, ainsi que sur ses productions disco, funk et parfois un peu bizarres.
  • Il y a des artistes français dont on parle peu et qui ont pourtant œuvré dans l’ombre pour faire évoluer la musique. Mais trop en avance sur leur temps, ou alors coincés dans un style musical de niche aussi étroit qu’un trou de souris, ils font partie des oubliés. Le musicien-producteur Bernard Estardy fait partie de cette caste-là. Janko Nilovic également. Daniel Vangarde, né Daniel Bangalter, s’ajoute à cette liste. Car le papa de Thomas Bangalter (vous savez, le garçon qui a fondé le meilleur groupe français au monde), a eu une carrière musicale riche. Sauf qu’elle s’est passée dans les coulisses, loin des strass et des paillettes. Et qu’elle est compliquée à suivre et à retracer. Car Daniel Vangarde a souvent utilisé des pseudos pour brouiller les pistes. 

    Le Français est surtout connu pour ses travaux de paroliers, notamment pour les stars de la variété française (Claude François, Sheila, Dalida, Joe Dassin, etc.). Dans l’ombre, avec son allié Jean Kluger, il compose des disques et des chansons qui n’ont aucune chance de devenir des tubes. Un exemple : en 1971 les deux hommes sortent le projet « Le Monde Fabuleux Des Yamasuki », un concept album prog-rock et proto-psychédélique autour du japon. Vous pouvez même l’écouter ici.

    En 1974, le Français lance son propre label, Zagora Records. S’il sort son seul et unique album l’année suivante (sobrement intitulé « Daniel Vangarde »), la structure devient aussi la maison de tous les petits fifous du disco, allant d’Ottawan aux Gibson Brothers. L’autre grand nom de la musique qui est associé au label ? La Compagnie Créole. 

    En solo et souvent « masqué », Daniel Vangarde — qui a pris pas mal de pseudos au cours de sa carrière (Starbow, Who's Who, The Electric Wheels, Soul Iberica Band, Yamasuki, etc) compose des pépites. Des pépites parfois cosmiques, d’autres totalement folles et certaines carrément inclassables. On peut citer le morceau Voyager Il (sous le nom de Starbow), Dancin' Machine (sous le nom de Who’s Who), Kono Samourai (sous le nom de Yamasuki) ou encore Aqua (sous le nom de DVWB).

    Pour mieux comprendre toutes ces aventures musicales et tenter de cerner la créativité de Daniel Vangarde, le label Because Music sort le 25 novembre une compilation baptisée « The Vaults of Zagora Records Mastermind (1971 - 1984) ». Un disque sur lequel on retrouve certains de ses morceaux solos mais aussi quelques chansons produites par Daniel Vangarde pour d’autres artistes comme la Compagnie Créole, Ottawan, Vicky Edimo (le roi du slap camerounais) ou encore les Gibson Brothers. 

    La carrière de Daniel, qui partage désormais sa vie entre le Brésil et la France, a forcément influencé celle de son fils. Par exemple une chanson composée par Daniel (Dancin’ Machine de Who’s Who) a été la base d’un autre énorme tube des Daft : « Cela m’amuse de penser que mon fils Thomas a été influencé par Dancin’ Machine pour Around The World », a indiqué Vangarde sur Fip. Avec ses pseudos et ses différentes facettes, Daniel aura sûrement réussi à inculquer à son fils ce penchant pour l’anonymat. Comme quoi, même les robots ont des parents.

    Plus d'infos sur cette compilation par ici.

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