2020 M11 10
La musique a ceci de fascinant qu'il est aisément possible de remonter le fil de l'histoire rien qu'en se fiant à ses différentes évolutions. En partant du rap, par exemple, on peut plonger dans les entrailles de la soul, puis du blues, des chants d'esclaves et, pourquoi pas, des ménestrels, ne serait-ce que pour cette faculté commune à raconter l'actualité de l'époque en quasi simultané.
Aujourd'hui, grâce à un groupe d'archéologues français, il est désormais possible de remonter 1400 ans avant Jésus Christ, en Syrie, là où des notations musicales ont été retranscrites sur des tablettes d’argile, retrouvées dans les ruines de la bibliothèque du Palais Royal. On en connaissait jusqu'à présent le texte, dédié à la déesse Nikkal, épouse du dieu de la Lune ; on découvre aujourd'hui la mélodie, et c'est tout simplement incroyable.
Pour être totalement honnête, en 2008, le musicien Michael Levy en donnait déjà une interprétation, histoire de savoir à quoi ces quelques notes, semblables à des intervalles diatoniques (pour les plus pointilleux), pouvaient bien ressembler une fois mises en musique. Alors, si vous trouvez que le jazz est une musique de vieux ou que les tubes composés par votre groupe de new wave préféré semblent clairement datés en 2020, dites-vous que ce n'est rien en comparaison à cette mélodie, comme surgie d’une vieille démo de Chassol.