Le guide officiel des tubes de l'été qu'il aurait fallu interdire

Même si le Soleil a encore du mal à s’imposer partout en France, on sent tous l’été qui arrive. Et avec lui les incontournables tubes de l’été, qui, par miracle, semblent toujours d’actualité. La recette, qui fait le bonheur des radios et discothèques, est simple : un morceau simple et entraînant, avec un gimmick accrocheur, pas de paroles ou presque, et si possible une choré qui l’accompagne. Souvent, cela donne un morceau ni bon ni mauvais, mais rendu insupportable par la répétition. Mais parfois, c’est raté dès la première écoute. On vous offre une rétrospective, du passable au plantage intégral.
  • Charden - L'été sera chaud (1979)

    Certains s’accordent à voir dans la Lambada, en 1989, le premier véritable tube de l’été, façonné comme tel. Mais plusieurs artistes avaient déjà tenté d’accompagner nos étés en chanson. En 1979, Eric Charden tente sa chance sans Stone, en prenant au vol la vague disco. En résulte un morceau creux et surproduit, mais qui peut faire danser le vacancier peu regardant. Reste ce final grandiloquent, totalement hors de propos. Et une carrière solo ratée.

    Charles D. Lewis - Soca Dance (1990)

    Comme dit plus haut, la Lambada a véritablement lancé la mode des tubes de l’été, qui connaissent un véritable âge d’or dans les années 90. Dès l’année suivante, les chaînes de télé veulent capitaliser sur ce succès. Après le plagiat de musique bolivienne, elles misent sur la musique caribéenne avec ce chanteur barbadéen. Tous les éléments sont là, et on peut trouver du charme au morceau. Mais l’effort semble trop forcé pour renouveler l’exploit.

    Daddy DJ – Daddy DJ (2000)

    C’est bien une chose qu’on ne regrette pas des années 90 et 2000 : l’eurodance. Ou comment garder le pire de la techno pour n’offrir que le putassier. Et ce Daddy DJ, unique exploit du trio français du même nom, a participé à l’imposer dans les discothèques. S’il en reste une mélodie efficace, la production la plombe complètement, et nous épuise dès la première écoute.

    DJ Antoine - Welcome to St. Tropez (2009)

    Les choses sérieuses commencent, avec ce tube EDM conçu comme du sous David Guetta. Mais pire encore que sa production fatiguée, le morceau est insupportable dans sa célébration complètement décomplexée du bling-bling. Champagne à foison, grosse voitures, filles qui ne sont que des trophées, tout sent la débauche d’argent. Une certaine idée de la fête, qu’on est loin de partager.

    Jessy Matador - Allez Ola Olé (2010)

    Il tentait le triplé. Non content d’être un tube de l’été, le morceau a également représenté la France à l’Eurovision en 2010, en plus d’être un hymne officieux de la Coupe du monde de football la même année. Au final, il se classe 12ème au concours et l’équipe de France connaît un résultat désastreux en Afrique du Sud. Un été qu’on préfère oublier, donc.

    G.O. Culture - Darla Dirladada (1993)

    En 1975, le Club Med se trouve un hymne avec Agadou dou dou de Patrick Zabé. Presque vingt ans plus tard, il s’agit de se renouveler. Voilà donc montés de toutes pièces les G.O. Culture, chargé de trouver le morceau qui va leur amener des clients. Ils réinventent donc le morceau entendu dans Les Bronzés, lui-même basé sur une chanson de Dalida, elle-même s'inspirant d'une ritournelle grecque. Vous suivez ? De cette succession de copies ne reste qu’un morceau vide et insupportable. Une certaine idée de l’enfer sur mer.

    René La Taupe – Mignon Mignon (2009)

    Autres disparus des années 2000 que personne ne regrettera : les mascottes de sonneries de téléphone. Après avoir déjà commis Crazy Frog, l’entreprise Jamba enfonce le clou avec René La Taupe et cette scie produite encore plus rapidement qu’un morceau de Jul, qui réussit l’exploit d’être plus irritante que tous les morceaux des Chipmunks réunis.

    Las Ketchup - Aséréjé (2002)

    En 1996, La Macarena impose les morceaux latins comme incontournables des tubes de l’été. Et ce n’est pas le reggaeton actuel qui va ralentir la cadence. Mais bien avant Despacito, une première limite était atteinte avec ce groupe de flamenco formé par quatre sœurs. Si le morceau n’est, au fond, pas pire qu’un autre, il est douloureux de se dire que le refrain est une version yaourt de Rapper’s Delight, premier grand classique du rap, et qu’on préférera écouter à la place.

    Les Chevaliers du fiel - La Simca 1000 (1996)

    On sait bien que c’est du second degré. Mais le duo d’humoristes nous livre ici un concentré de malaise. Faire une parodie en célébrant une certaine idée des classes populaires, pourquoi pas. Mais encore fallait-il faire un effort, plutôt qu’aligner des clichés stupides et les rimes terriblement pauvres.

    Les Lofteurs - Lofteurs Up and Down (2001)

    On tient le pire du pire. Dès la première saison du Loft Story, la mode est lancée d’enfoncer le clou avec un single produit vite fait. Ici, on salue l’effort collectif. Mais soyons honnêtes : rien ne va. La production eurodance est risible, les paroles niaises au possible, personne ne chante juste, le refrain est trop long, et on pourrait continuer longtemps. Mais au final, on tient là équivalent musical nanar (un film si mauvais qu’il devient drôle). C’est si facile de s’en moquer qu’on n’a pas passé un si mauvais moment en l’écoutant. Donc au final, n’est-ce pas un des meilleurs tubes de l’été ?