Il y a pile 20 ans, "American Pie" offrait au punk rock sa bande-son définitive

En débarquant le 9 juillet 1999 sur les écrans, « American Pie » n’a pas seulement dépucelé les adolescents du monde entier. Il leur a également offert la B.O. parfaite pour accompagner leurs premières beuveries et leurs découvertes du sexe.

Marqueur temporel. Des blagues potaches, des simulations d'actes sexuels dans une tarte aux pommes, des punchlines cultes (« Say my name, bitch ! ») et tout un tas de scènes typiques des teen movies américains (la party, les piscines, le bal de promo, etc.) : en 1999, American Pie avait tous les arguments pour marquer son époque. Ce qui a bien évidemment fini par se produire, et pas seulement pour les détails tout juste évoqués. Car le premier film des frères Weitz c'est aussi l'art de s'approprier les codes, les valeurs et les délires d'une scène punk rock alors en pleine boom – auprès du public et des médias, mais aussi des marques et des chaînes de télé.

L'âge bête ne passere pas. La fin du 20ème siècle est une période où des groupes comme The Offspring et Blink 182 s'orientent vers des hymnes radio friendly, où leurs clips s'adaptent aux standards de MTV (certains de The Offspring sont même réalisés par McG, futur réalisateur de Charlie's Angel) et où des formations comme Sum 41 ou Good Charlotte accèdent à la popularité. C’est donc dans ce contexte qu’apparaît la B.O. du film American Pie, portée par tout un tas de morceaux clamant haut et fort leur naïveté, leur attirance pour la jouissance béate, les soirées qui dégénèrent et les guitares destroy jouées par des musiciens amateurs de beuveries, de skate-punk, et donc de sons bien gras et juvéniles.

No future. De New Girl de Third Eye Blind à Mutt de Blink 182 (dont les membres effectuent un caméo dans le film), en passant par Glory de Sugar Ray et Find Your Way Back Home de Dishwalla, la majorité des treize titres réunis sur la bande-son s'entend donc comme une ode à ces jeunes nerds en quête d'expériences, de désirs et de premières fois.

Surtout, ces titres collent parfaitement avec leur époque : celle des baggys et des planches de skate, celle d’une génération biberonnée aux bouffonneries de Scream et Jackass, qui trouvait alors dans American Pie ( et sa B.O., donc) suffisamment d'immaturités, d’idioties et de réponses à ses frustrations sexuelles pour faire honte à ses parents et sublimer son expérience adolescente.