Partisan Records, dealer des meilleurs groupes rock du moment

Fontaines D.C., Idles, Laura Marling, Pottery, Chubby & The Gang ou encore la nouvelle sensation Geese : c’est simple, le label américano-britannique Partisan Records, fondé en 2007 par Tim Putnam et Ian Wheeler, est aux commandes des artistes parmi les plus excitants de ce début de décennie.
  • Il y a une flopée de labels, peu importe la taille et les styles défendus, qui sortent des disques incroyables. On ne va pas vous faire une liste exhaustive ici (allez quand même voir Speedy Wunderground, le Turc Mécanique, Fuzz Club Records ou encore le Syndicat des Scorpions pour ne citer qu'eux) mais Partisan Records en ferait inévitablement partie. Fondé par Tim Putnam et Ian Wheeler en 2007, Partisan a été créé pour deux raisons. La première : Tim voulait une structure pour sortir l’album de son groupe The Standard. Deuzio, les deux loustiques souhaitaient mettre en avant les artistes qu’ils affectionnent, une idéologie relativement logique quand on décide de créer un label de musique.

    Ceci étant dit, Tim Putnam, un ancien étudiant en lettres, est un fan minutieux. Il a par exemple écrit une thèse sur un poème de Leonard Cohen baptisé A Kite Is A Victim. Et c’est avec la même passion, et une forte liberté de création donnée aux artistes, qu’ils se lancent en 2007. Mais en pleine crise du disque et au début de l’ère digitale où le streaming commence à prendre une place de taille, démarrer un label n’est pas de tout repos. C’était surtout un défi. Et il a été plus que relevé. 

    Au début de cette aventure, le label se structure autour d’un groupe, Deer Tick, et sort plusieurs albums de cette formation (« War Elephant », « Born on a Flag Day », etc.). D’autres artistes se greffent au label (Holy Sons, Moutain Man, Paleo) mais sans grosse sortie, Partisan vivote. En 2014, les Anglais de The Wytches et d’Eagulls créent un petit buzz mais le gros carton intervient en 2016 avec Cigarettes After Sex. Les Américains deviennent rapidement une petite sensation avec des ballades soft-rock aussi douces et sensuelles qu’une caresse sur la joue. Le catalogue d’un monstre, Fela Kuti, se retrouve également entre les mains du label, qui va continuer sur cette bonne lancée pour devenir un sérieux concurrent à 4AD, Captured Tracks, Warp, Matador, Drag City ou encore Domino Records. 

    Pour véritablement entrer dans la cour des grands, Partisan, qui a récupéré les psychés de Black Angels, va sortir trois gros cartons presque coup sur coup : « Brutalism » d’Idles en 2018 (l’album était déjà sorti en 2017 sur le label Balley Records), « Joy As An Act of Resistance » toujours d’Idles en 2018, puis « Dogrel » de Fontaines D.C. Les deux derniers sont nominés au Mercury Prize et résonnent un peu partout où la fougue et les guitares saturées sont des maîtres mots.

    Au Grammy’s 2020, les Irlandais de Fontaines D.C. remportent le prix de meilleur album rock devant les Strokes avec « A Hero’s Death », leur second disque. Partisan Record est aussi reconnu comme étant « l’un des meilleurs label du moment » avec un prix de la American Association of Independent Music. « Je n'ai pas l'intention d'être le plus grand label du monde, je veux simplement être le meilleur. Être le plus grand signifie une énorme quantité de compromis, c'est une chose très différente que d'essayer de faire le mieux possible. Je veux que nos artistes sachent qu'il n'y a pas de label où ils seraient mieux servis qu’ici », explique Putnam dans une interview pour Music Week en 2019.

    Bref, rien ne semble stopper la machine en route. Si les succès font parler du label, la force de Partisan est de savoir où dépenser son énergie. Ils ont par exemple sorti le premier EP (passé sous le radar) de Spike Fuck, une artiste australienne ultra prometteuse et ont signé des groupes comme les fous furieux de Pottery, le folk ravageur de Laura Marling ou le punk dada de Chubby & The Gang. Des albums qui continuent d’étoffer les étagères de Partisan Records et qui permettent, quand le succès pointe son nez, de réinvestir l’argent dans de jeunes artistes prêt à en découdre. Et le label se sent d'attaque, pour chaque artiste, à le défendre différemment. « Ce qu’il y a d’amusant quand on bosse pour ce label est que chaque artiste est si différent que nous sommes constamment mis au défi. Ce qui fonctionne pour Idles est différent de ce qui fonctionne pour Spike Fuck, Bombino, Fela Kuti, Fontaines D.C. ou Cigarettes After Sex. Vous devez constamment évoluer. Dès que vous arrêtez d'apprendre, vous commencez à reculer. »

    Pour être sûr de ne pas rater les prochains grands artistes, le label possède des bureaux à Los Angeles, New York, Londres ou encore à Mexico. Mais c’est une fois de plus dans la Big Apple qu’un son excitant émane : celui de Geese, un groupe qui sortira un premier disque nerveux et très attendu le 29 octobre. Partisan a une fois de plus flairé le bon coup. 

    Plus d'infos sur le site de Partisan Records ici.