2021 M02 26
Yard Act
Originaire de Leeds (dans le Yorkshire), Yard Act, c’est un peu mélange de John Cooper Clarke et Sleaford Mods mais avec des guitares. Puisque Mark E. Smith n’est plus de ce monde, il faut bien que la relève pointe le bout de son nez. Ça tombe bien, Yard Act coche toutes les cases : la voix frontale de James Smith et son accent du nord, qui raconte comment, par exemple, une femme imagine tuer son mari imaginaire (Peanuts). Des histoires racontées par le biais de personnages pour narrer un quotidien souvent morose. Une rythmique (le tryptique guitare-basse-batterie) sans surprise mais efficace et, surtout, une passion pour faire vivre une musique punk qui devrait être inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.
Do Nothing
Sur scène, le leader porte un costume. Pas classe façon Nick Cave. Plutôt en mode working-man délabré qui sort à 17 heures du taf, file au pub et enchaîne les pintes jusqu’à pas d’heure. Un esprit qui colle aux baskets de Do Nothing, un groupe de Nottingham (coucou Sleaford Mods) qui tourne ses clips dans des bars, joue dans des bars et fait de la musique qu’on aime écouter dans des bars. Avant on disait du pub-rock, mais bon, ça c’était dans le monde d’avant. Après une poignée de singles (Gangs, Handshakes, Lebron James), le groupe a sorti un premier EP « Zero Dollar Bill » en 2020 ainsi qu’un nouveau morceau, Uber Ales, en 2021. Surtout, laissez-les ne rien faire.
Dry Cleaning
Avec un premier album (attendu) prévu pour avril, et baptisé « New Long Leg », Dry Cleaning doit se battre contre plusieurs choses (par exemple les comparaisons pas si incohérentes à Sonic Youth et Pixies, et un public de plus en plus habitué à une musique standardisée où chaque chanson fait moins de trois minutes). Le show, assurée par Florence Shaw recrutée en 2017 par la formation, apporte un aspect à la fois froid, robotique et décontracté au projet. Quatre ans et deux EPs plus tard, Dry Cleaning, signé sur le label 4AD, va ramener un peu de cool dans le rock, et une attitude qu’on adore détester.
Black Country, New Road
Ils sont jeunes, ont l’air d’avoir juste l’âge de conduire et donc donnent l’impression d’être des petits anges inoffensifs. Sauf que quand le groupe (ils sont sept) monte sur scène et branche ses instruments, ce n’est plus du tout la même mayonnaise. Un joyeux bordel peut alors débuter avec une intensité assez surprenante, une forme de maturité rare à cet âge-là, et une envie de ne surtout pas se plier aux règles. Leur musique, basée sur de longues improvisations, est un voyage dans les limbes, avec des morceaux qui oscillent entre 5 et 10 minutes. Ne reste plus qu’à vous laisser bercer par le bruit, aussi fort soit-il.
Blue Bendy
Pour les fans de Stereolab, Blue Bendy, c’est du petit lait. Le groupe anglais, à la fois très proche de ceux cités ci-dessus mais aussi à des milliards de kilomètres, est en train de trouver son style, oscillant entre la pop rêveuse et des douces séquences bucoliques. Une musique bricolée, timide et audacieuse, qui s'éloigne du post-punk traditionnel pour explorer une façade plus mélancolique d'un genre qui laisse généralement peu de place à la délicatesse. Et c'est dommage.