Le roi des Belges Arno est mort, une fois

Celui qu'on surnommait le "Tom Waits belge" était forcément un peu plus que ça : c'était l'emblème d'un pays aujourd'hui en deuil, alors qu'Arno s'est éteint à l'âge de 72 des suites d'un cancer du pancréas.
  • Jusqu'à la fin des années 2010, les Bruxellois avaient l'habitude de le croiser, attablé, dans le centre de Bruxelles, sa ville de coeur où il était installé depuis les années 80. Ce ne sera hélas plus jamais le cas, puisque l'Ostendais est mort ce samedi 23 avril après 2 ans de combat contre un cancer diagnostiqué fin 2019. Dès lors, le Belge n'avait pas chômé, et enchainé traitements, concerts et enregistrement d'un album ("Vivre"), publié en 2021 avec l'aide de Sofiane Pamart. Récemment, tout semblait s'être accéléré avec l'accueil par le roi Philippe de Belgique au Palais royal, puis avec un ultime concert à l'Ancienne Belgique, à Bruxelles, avec notamment un featuring de Stromae sur Putain, Putain, avec son refrain culte "Nous sommes quand même tous des Européens". Ultime comble de l'ironie : Arno sera mort à la veille du second tour de la présidentielle française, avec notamment une candidate qui a longtemps voulu en sortir, de l'Europe.

    Comme disait l'autre, voilà, c'est fini. Arno est mort. Sa boulimie jusqu'au dernier instant n'est pas sans rappeler celle de Bashung, une décennie plus tôt, et elle confirme qu'avec le départ de Christophe en 2020, la chanson francophone a bel et bien perdu trois géants. Dans le cas d'Arno, un album posthume semble prévu; le chanteur était encore voilà peu en studio pour continuer de poser sa voix rauque sur de nouvelles chansons. Putain, putain.

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