2021 M01 18
Le 15 juin 1989, un groupe de chiens fous nommé Nirvana débarquait sur une planète rock un peu moribonde. Exception faite des Pixies, pas grand-chose de neuf à se caler sous la dent. C'est dans ce contexte, à cheval entre deux décennies, que Cobain et Novoselic vont poser une bombe : "Bleach", leur premier album. Dave Grohl, quant à lui, n'a pas encore intégré le groupe. On pourrait d'ailleurs dire la même chose du label (Sub Pop) qui ne croit absolument pas au potentiel commercial de cet album : à peine 5000 copies ont été pressées et en guise de communiqué de presse, les patrons envoient un cynique : "Ils sont jeunes, ils possèdent leur propre van et ils vont nous rendre riches !" Ils ne croient pas si bien dire. Cet album où l'on peut entendre About a girl ou Love Buzz va se vendre à plus de 1,7 million d'exemplaires (200 000 rien qu'en France). Pas mal pour un disque enregistré en 30 heures avec seulement 606 dollars prêtés par un ami du groupe (Jason Everman). Fun fact, à ce propos : en échange de son mécénat, il sera crédité comme second guitariste alors qu'il n'a rien joué.
Trente-deux ans après la genèse, "Bleach" se refait une étonnante beauté en 2021 avec la réédition en K7, aux couleurs de la Saint-Valentin. On doit cette bonne idée à Tapehead City. Pour 9 dollars, vous voilà en possession d'un petit bout d'histoire à rejouer avec votre Kurt ou Courtney à vous. On espère que la fin de votre romance sera plus rose que pour les deux tourtereaux de Seattle. Pour commander, c'est par là.