Les meilleurs documentaires rock à regarder en boucle

La sélection a été rude, mais Jack en a sélectionné dix. Et pas un de plus.
  • Cocksucker Blues (1972)

    Plus encore que Gimme Shelter, c’est bien Cocksucker Blues qui retranscrit au mieux la folie des Rolling Stones au croisement des années 1960 et 1970. C’est l’époque d’« Exile On A Main Street », mais surtout celle de tous les excès : des parties de jambes en l’air dans un avion, des soirées de beuveries et des moments de fatigue qui en découlent. Le rock, le vrai.

    Meeting People Is Easy (1998)

    Grant Gee n'a jamais été un grand réalisateur de clips : il y a bien eu No Surprises de Radiohead, mais sa contribution à l'histoire du rock se trouve ailleurs. On pourrait citer ici Joy Division, son documentaire consacré au groupe de Ian Curtis, peut-être plus pertinent que Control d'Anton Corbijn, mais c'est bien son Meeting People Is Easy réalisé en 1998 qui emporte l'adhésion. Pour l’occasion, l’Anglais a suivi Thom Yorke et ses comparses pendant leur tournée après la sortie d’« OK Computer » et en a livré un film tout aussi complexe et oppressant que peut l'être le répertoire de Radiohead.

    The Filth & The Fury (2000)

    Ou comment Johnny Rotten, Steve Jones, Glen Matlock, Sid Vicious et Paul Cook, au sein d’un Royaume-Uni sous la pression de nombreuses grèves et plus que jamais mis à mal par sa classe ouvrière, sont devenus les symboles du punk et d’une insurrection qui vient. C’était à la fin des années 1970 et ce documentaire de Julian Temple immortalise à la perfection cette obsession de l'obscénité et de la fureur.

    24 Hour Party People (2002)

    À mi-chemin entre le film et le documentaire, 24 Hour Party People est le film parfait sur la scène musicale de Manchester, de l'explosion du punk à la folie des nuits rythmées par les drogues et l'acid house. Michael Winterbottom y suit notamment Tony Wilson, fondateur du label Factory Records et grand orchestrateur de cet esprit à la fois romantique et drogué. Dans une atmosphère décalée, typique de Manchester diront certains, 24 Hour Party People pose un regard inédit sur le parcours de Joy Division, New Order ou encore les Happy Mondays.

    Dig ! (2004)

    C’est l’un des plus grands documentaires rock de l’histoire : ça parle de concerts foirés, de musiciens virés, d'addiction à la coke, de contrats annulés et, surtout, ça se focalise sur deux groupes emblématiques de l’underground (The Dandy Warhols et The Brian Jonestown Massacre) en quête de notoriété. Pour parvenir à un tel résultat, et offrir au spectateur une histoire depuis l'intérieur, le réalisateur Ondi Timoner a passé sept ans aux côtés de ces deux entités, très proches au départ, mais tiraillées par des envies opposées.

    Quand The Dandy Warhols choisissent de rejoindre une major, Anton Newcombe et sa bande, eux, ambitionnent de mettre au point leur propre « révolution du monde de la musique ». Cette soudaine rivalité est précisément ce qui fait tout le sel de Dig !, grand pix du jury au Festival de Sundance en 2004.

    No Direction Home (2005) 

    Son arrivée à New York en 1961, ses différents concerts dans le Greenwich Village, son accident de moto en 1966, ses chants contestataires et son fameux passage à l’électricité : c’est tout le talent et toute l'audace de Bob Dylan que capte ici Martin Scorsese.

    Heima (2007)

    Moins mythique que les documentaires évoqués ci-dessus, Heima n’en reste pas moins une formidable plongée dans les coulisses de Sigur Rós et de leur tournée de concerts donnés gratuitement en Islande à l'été 2006. C’est aussi, on ne va pas s’en plaindre, une superbe façon de montrer à l’écran toute la beauté des paysages islandais.

    When You're Strange (2009)

    « La combinaison entre un type qui lisait beaucoup et adorait les mots, un type de Chicago qui aimait jouer du blues et du classique, un autre de Californie du Sud qui jouait du flamenco, et enfin un type qui avait vu Coltrane et idolâtrait les batteurs de jazz. Tout ça s’est mélangé, comme dans le melting pot, et ça a donné cette musique, un gumbo américain unique en son genre. »

    En quelques mots, John Densmore, batteur des Doors, vient de résumer toute la beauté de l'entité qu'il formait autrefois aux côtés de Ray Manzarek ou de Jim Morrison. Le documentaire de Tom DiCillo, basé sur un paquet d’images d’archives et narré par Johnny Depp, centre d’ailleurs son propos sur ce dernier, sur ce chanteur drogué capable de jouer au chaman, d’exhiber son corps à la face d’une Amérique puritaine ou d’interpréter ses morceaux dos au public.

    Les Thugs - Come On People (2012)

    En France aussi, on a nos propres groupes de rock. Les Thugs n’est sans doute pas le plus connu d’entre eux, mais le documentaire qui lui est consacré montre à quel point la formation d'Angers reste l'une des plus atypiques de l'Hexagone depuis le début des années 1980. L’occasion de constater aussi que ces punks d’un autre temps n’ont jamais tourné le dos à leur indépendance et qu’ils ont eu la chance, comme peu de groupes français, d’aller tutoyer les salles de concerts américaines.

    Searching For Sugar Man (2012)

    Au début des années 1970, Sixto Rodriguez enregistre deux albums folk sur le label Motown. Résultat : deux échecs, une vie de hobo, un retrait illico du paysage musical et un retour à l'anonymat. Sauf en Afrique du Sud où, sans qu’il soit au courant, ses disques accompagnent la lutte contre l’Apartheid. Suffisant pour que deux fans du Cap, persuadés que Sixto Rodriguez est toujours vivant, partent à sa recherche, le réhabilitent et permettent à ce documentaire d'être l'une des plus belles choses que l'on ait pu voir depuis plusieurs années.

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