2018 M05 17
Liens. Les chansons que l’on écoute pourraient avoir un lien avec le monde financier. À priori, on est en droit de se demander pourquoi. Mais quand Andy Haldane, l’économiste en chef de la Banque centrale anglaise, dit qu’il faudrait y regarder de plus près, l’intérêt devient tout autre : et si l’augmentation des écoutes de Beyoncé ou le déclin du rock étaient liés à la santé de l'économie mondiale ? En analysant le comportement des citoyens via plusieurs indicateurs, dont celui de la musique, Andy Haldane considère que oui.
Division. Une étude, menée par Hisam Sabouni, chercheur à la Claremont Graduate University aux États-Unis, vient confirmer les certitudes de l'économiste anglais. Elle émet l'idée que les sentiments liés à la musique peuvent être un indicateur économique fiable. Un exemple : vous écoutez une chanson triste qui parle d’une rupture. Les paroles peuvent être analysées et divisées en deux catégories : positive ou négative. L'étude montre que l'on peut même aller plus loin en les associant à une humeur comme la joie, la tristesse, la surprise ou encore la colère.
Test. L'universitaire de Claremont a donc mené l’enquête en examinant les charts aux États-Unis avant et après la crise de 2008. Pour lui, le constat est sans appel : après la crise, la fréquence de mots associés à la colère et au dégoût a augmenté alors que celle en lien avec la confiance a baissé. Il existerait donc une corrélation entre ce que les gens écoutent et l’environnement économique qui les entoure. Spotify et ses 70 millions d'abonnés pourraient alors être une source de données importante et permettrait de comprendre certaines tendances économiques. Si vous passez vos journées à écouter l'intégral de Leonard Cohen, pensez donc à vérifier votre compte en banque.