2018 M05 22
Si tu t’appelles mélancolie. « Est-ce que j’écoute de la pop parce que je suis misérable ou est-ce que je suis misérable parce que j’écoute de la pop ? » Cette question, c'est John Cusack qui la formule dans High Fidelity. S'il semble impossible d'y répondre, on peut toutefois noter une tendance à la dépression dans la pop music actuelle. Parce que d’anciennes gloires telles que Justin Timberlake publient des albums toujours plus déprimants ? Pas seulement.
SOS amitié. Ce constat, on le doit en réalité à des chercheurs de l'Université de Californie à Irvine qui, dans un article publié sur le site The Royal Society, ont cherché à mettre en lien le succès des 500 000 chansons présentes dans les charts anglais de 1985 à 2015 et l’humeur qu’elles véhiculent. Résultat : bien que les tubes actuels soient toujours plus rythmés, il semble aussi qu’ils soient davantage sponsorisés par Kleenex que par le passé. Un peu comme s’il s’agissait de danser pour noyer son spleen.
Stratégie marketing. Mais l'étude, très fouillée, va encore plus loin : grâce à elle, on comprend ainsi que le nombre de chansons tristes augmente chaque année et qu'entretenir cette dynamique permettrait aux chanteurs/producteurs/directeurs artistiques de prédire le succès de leurs futurs singles. Conséquence : on n‘est pas prêt d’en avoir fini avec ces artistes qui, à l’instar de Sam Smith ou d’Adele, bâtissent leur carrière en chialant à gorges déployées des peines amoureuses aussi sincères que le discours de politiciens sur la vie en banlieue.