2019 M05 15
Un exploit. Les raisons d'êtres sceptiques étaient nombreuses : après tout, comment ne pas douter du retour en 2019 d'un groupe phare de la fin des années 2000 quand nombre des formations apparues à la même époque semblent être retombées dans l'oubli (Klaxons, Wu Lyf, Late Of The Pier, etc.) ? Heureusement, on l’a dit et répété, « Father of the Bride » est un disque amplement réussi, du même standing que les trois premiers albums de Vampire Weekend. Et ça, les chiffres le prouvent également.
Au sommet. Selon Billboard, le quatrième album d'Ezra Koenig et sa bande se serait vendu à plus de 138 000 exemplaires en à peine une semaine (119 000 en physique et 23 millions de streams), ce qui en fait l'album de rock le mieux vendu en 2019 - c'est aussi la troisième fois consécutive que les New-yorkais placent un long-format en tête des charts. Une routine, en somme. Sauf que l’on serait plutôt tenté de parler d’exploit quand on sait que, étrangement, le groupe n’a placé aucun single de ses trois derniers efforts dans le top 200.
Intemporel. À croire qu'au sein d'une époque entièrement tournée vers l'éphémère et la quête du hit pour faire exploser les scores, Vampire Weekend fait figure d'exception. Parce que les Américains ont vieilli en même temps que leur public, et parce qu'ils sont parvenus à évoluer tout en continuant à produire de (très) bons albums, inventifs et accessibles. Ce que tant d'autres formations de leur génération (même celles qui restent actives, comme Animal Collective ou Destroyer) n'ont finalement jamais réussi à réaliser.