Qui es-tu Gambi, le rappeur du 9-4 qui explose les records de streaming ?

Des titres de morceaux en forme d'onomatopées (« Popopop », « Hé oh », « Oulalah »), des mélodies tout en énergie et une voix que certains comparent volontiers à celle de Kylian Mbappé : la recette du succès en 2019 ?

Au top des charts. « Au sein du quartier de La Redoute, à Val de Fontenay, l'avenir du rap se prépare. » Ça, c'est ce que pourrait titrer n'importe quel média un peu opportuniste, ou en froid avec la demi-mesure. Dans la réalité, on pourrait tout aussi bien se contenter de dire que Gambi est l’énième « phénomène » d’un rap français qui n’en finit plus de voir chaque mois de nouvelles têtes éclater les scores sur les réseaux. Une preuve ? Concernant Gambi, on en a même deux : Popopop, son dernier titre, qui cumule déjà plus de 11 millions de vues et lui permet de résister à l'arrivée du troisième album de Vald au sommet des streams, mais aussi son entrée dans le Top mondial Spotify.

À toute vitesse. Seulement, n'en déplaisent aux ayatollahs des statistiques et du marketing 2.0, les chiffres ne font pas tout. Alors, heureusement pour lui, Gambi, 19 ans, a d'autres arguments à faire valoir : une signature chez Rec. 118 (SCH, Ninho ou encore Aya Nakamura), une musique qui puise dans l'héritage d'un rap très cru pour mieux le confronter à des codes cartoonesques (cf. ses clips tournés en mode Mario Kart), des gimmicks facilement récupérables et, à en croire une interview du boss de son label à Booska-P, une « vision assez précise de ce qu'il veut faire ».

« Dans le cas de Gambi, ce qui a directement retenu mon attention, racontait William Edorh, c'est son identité vocale marquée. Il y avait un vrai contraste entre le ton assez dur, âpre, des premiers titres que j'ai entendus de lui et la capacité mélodique que je lui ai découvert par la suite. »

En phase avec son temps. Aujourd'hui, difficile de dire si, oui ou non, on doit à Gambi des titres qui resteront dans les annales. Mais force est de constater que le mec a capté quelque chose de son époque, quelque chose de très spontané (à l'image des freestyles Makkak, qui l'ont révélé) et qui le rapproche par instant d'autres rappeurs US (DaBaby, Lil Nas X) pour ce côté à la fois nerveux et décalé, street et drôle. Avec cette question que tout le monde se pose déjà, y compris la floppée de haters qui innondent Twitter et Facebook : jusqu’où ira-t-il ?