Le girl power de Juniore va faire taire tous les machos du rock

  • Juniore, groupe de femmes nostalgiques des années yéyé, vient de sortir son tout premier album. La chanteuse Anna nous a raconté l'histoire de ce projet très proche, justement, de La Femme.

    Pas trop dur d’évoluer dans une industrie musicale majoritairement sous testostérone ?

    C’est vrai qu’il y a pas trop de groupes féminins, c’est pas toujours évident. En arrivant dans des salles, on s’adresse rarement à nous; les gens préfèrent plutôt parler aux responsables de sexe masculin. Non pas qu’on soit moins compétentes pour dire quel son on veut avoir sur scène, mais c’est comme ça, quoi. Ça va changer et ça change déjà, petit à petit. Girl power.

    Tu peux nous citer quelques groupes féminins que tu apprécies ?

    Pour les groupes exclusivement féminins, j’aime bien les Vivian Girls, qui sonnent un peu comme Thee Oh Sees. La Luz aussi. Habibi, qui est sorti chez Burger Records et Born Bad Records. Après, il existe des tas de groupes où un des membres, rarement plus, est une femme.

    Le fait d’ajouter d’ajouter un E à Junior, c’est pour pousser le truc jusqu’au bout ?

    C’était surtout pour se moquer de nous. Ca vient d’une amie qui était dans le projet initial et qui jouait dans le groupe Nous Non Plus. J’en avais 30 et elle 40, et on trouvait plutôt drôle de s’appeler telle une équipe sportive de débutantes alors qu’on était déjà toutes vieilles.

    D’où vient cette fascination pour la musique surf ?

    Mon éveil musical s’est fait par la radio. À l’époque il y avait une station locale qui passait que des vieilleries. Nostalgie puissance 1000, y’avait rien au-delà de 1968. J’ai le souvenir de me balader en voiture avec ma sœur en écoutant cette radio et d’avoir mes premiers émois musicaux en voyant les paysages défiler devant moi. Je me suis dit que c’était chouette de reconstituer cette époque avec les éléments d’aujourd’hui.

    Vous avez fait la première partie de La Femme l’année dernière. Vos styles sont tellement proches que cela semblait une évidence de jouer ensemble, non ? 

    On a des influences en commun, c’est clair, mais ça reste différent. C’est Samy (Osta, producteur de l’album de Juniore, Ndr) qui avait produit le premier album de La Femme, et j’adore le groupe et ses musiciens. Je trouve que c’est hyper important qu’ils existent. Tu vois, on a sorti une cassette chez Burger Records, et ils ne se seraient jamais intéressés à nous si La Femme n’avait jamais existé. Et ce qui est marrant c’est qu’on est plus âgées qu’eux, ce sont un petit peu nos petits-grands-frères.

    Il y a un thème particulier dans vos chansons ?

    Ça parle beaucoup d’histoires d’amour. J’aime bien que ce soit un thème universel qui parle à tout le monde. Quand tu regardes, des gamins de 15 ans qui s’acoquinent ou bien des gens de 65 ans : c’est la même chose. T’es aussi débile à tout âge quand t’es sous l’effet de l’amour et j’aime bien cette idée.

    En concert à la Boule Noire le 21 mars (mais c’est complet), au Barouf du Mans le 25 mars, au Jam à Montpellier le 31 mars et au Printemps de Bourges (à Bourges).

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