Pete Doherty et Frédéric Lo annoncent enfin la sortie de leur album

D’un côté, l’orfèvrerie mélodique d’un musicien habitué à travailler avec des amoureux de la pop (Daniel Darc, Stephan Eicher, Alaim Chamfort; etc). De l’autre, un ex-rockeur turbulent à la recherche d’un second souffle, exilé en Normandie et dont chaque intervention publique suscite une vague de réactions (et d’émotions). Pourquoi tant d’amour ? Peut-être parce que Pete Doherty fait vibrer chez ses fans une corde particulière : celle de la nostalgie, d’une époque où les dérapages étaient plus autorisés et peut-être moins contrôlés. Peut-être aussi parce que l’Anglais semble accepter plus que d'autres les épreuves du temps.

Vieillir, accepter son âge, ne pas suivre aveuglément les tendances : telle semble être d'ailleurs l'ambition de « The Fantasy Life of Poetry & Crime », un premier album commun pensé, enregistré et bouclé en trois semaines à Étretat.

La rencontre entre Fréderic Lo et Peter Doherty remonte à une dizaine d'années, à une époque où l'Anglais trainait encore avec ses Babyshambles. Depuis, il semble que ce dernier ait accepté de se laisser porter par les mélodies des autres : « Tout le processus de l'album, c'est moi qui ait présenté la musique et les mélodies à Peter avec les toplines. Lui écrivait ensuite un texte dessus, nous racontait Frédéric Lo il y a quelques semaines. On est très old school : The Beatles, The Smiths, des groupes que l'on reconnaît immédiatement sans que ce soit la même chanson ».

Après la chanson-titre, dévoilée en automne dernier, You Can't Keep It From Me Forever, porté par un riff court et accrocheur, se montre en effet plus dynamique et sautillante, tout en dévoilant une nouvelle fois l'alchimie entre ces deux musiciens.

À l’ère des coups marketing et des prises de paroles tarifées, cette association est salvatrice : elle prouve que le romantisme n’a pas pris du plomb dans l’aile. Et que l’indie-pop est rarement aussi belle qu'entre les mains d'artisans de la mélodie.