2017 M02 16
Quand le CD a commencé à décliner, au début des années 2010, Leif Podhajsky a su répondre de la meilleure des façons en dessinant parmi les plus belles pochettes psychédéliques. L’Australien, passé par Berlin et installé à Londres depuis 2011, dit vouloir créer des œuvres sensorielles et intemporelles, et c’est exactement ce qu’il fait depuis que Modular Records l’a contacté en 2009 pour réaliser la pochette du premier album de Tame Impala, « Innerspeaker », sorti un an plus tard.
« Ce qui est étrange, c’est que j’étais fan de la musique de Tame Impala depuis un moment et que j’avais envoyé mes travaux six mois plus tôt pour travailler avec eux. » Voilà ce qu’il confiait au magazine anglais Clash en 2013, avant d’en placer une sur l’importance des pochettes au 21ème siècle : « Aujourd’hui, les mecs comprennent à quel point il est important de se connecter avec leur public. Les visuels sont généralement la première chose que les gens associent à un groupe ou à un album, et ça doit raconter l’histoire de ce que l’on trouve à l’intérieur. J’aime à penser que mon job est de créer des histoires visuelles pour des aventures musicales. »
Et des histoires visuelles, Leif Podhajsky en a raconté un paquet depuis cette première expérience : Lykke Li (« Wounded Rhymes »), Foals (« Holy Fire »), Bonobo (« The North Borders »), The Horrors (« Higher »), Roots Manuva (« Bleeds »), All We Are (« All We Are ») ou, encore une fois, Tame Impala (« Lonerism »). Tous ces artistes ont choisi de réinventer leur identité graphique à son contact. Également dans les petits papiers de Ninja Tune, Sub Pop ou Warp, le mec, qui se dit passionné par les œuvres de Peter Saville, profite ainsi de sa bonne réputation pour marquer de son empreinte l’univers d’un tas de groupes indie de notre époque. L’air de rien, il prouve également, grâce à des œuvres profondément connectées avec la nature et la troisième dimension, que si l’être humain a besoin de papiers pour voyager, il a surtout besoin d’illustrations pour rêver.