Playlist : les 10 meilleures musiques de jeux vidéo selon Agar Agar

Lorsque nous rencontrions Agar Agar en mars 2017, ils nous l’annonçaient déjà. « On bosse sur un projet de jeu vidéo », avouait Armand Bultheel, moitié du duo à la baguette pour les machines. Il leur a donc fallu une demi-décennie pour que ce projet 360° voit le jour. À la base, ce « Player Non Player » est un jeu vidéo développé en France par Jonathan Coryn. Pour accompagner la sortie de ce dernier, la paire a donc signé un disque du même nom, et dont chacun des douze titres a été pensé comme la bande-son de l'aventure. Pour gonfler la publication de leur nouvel album qu’ils défendront lors d’une longue tournée, les deux artistes nous ont concocté une playlist « jeux vidéo ». Et Clara et Armand en ont également profité pour répondre à quelques questions.

D’où vous vient cette passion pour les jeux vidéo ?

Armand Bultheel : Depuis tout petit. Je regardais mon père jouer à Descent 3D sur l’ordinateur familial et ça me rendait fou de savoir qu’on pouvait piloter un vaisseau spatial depuis sa maison. Dans la foulée, j’ai découvert Myst sur le PC d’un cousin, et l’idée de pouvoir explorer un monde étranger à travers son écran m’a complètement retourné. Beaucoup de choses dans mon travail découlent de ces expériences esthétiques et philosophiques.

Clara Cappagli : Pareil. Mon père a acheté la GameCube quand j’étais en primaire et j’étais obsédée par Sonic. Ensuite, j’ai fait beaucoup de gameplay des Sims sur Skyblog et puis je suis tombée dans un délire Quantic Dream, Detroit: Become Human, Beyond: Two Souls... ça a toujours fait partie du paysage visuel de ma vie.

Quelle est votre bande originale favorite et pourquoi ?

A : Perso, c’est celle de Wipeout 3. Elle a accompagné mon enfance et m’a fait découvrir la musique électronique, tout simplement. Mais bon, la BO de Mother 3 l’a peut-être détrônée plus tard. C’est un chef-d’œuvre absolu, très simple. Elle est pourtant si élaborée mélodiquement et techniquement pour accompagner les émotions du scénario... J’ai ri et pleuré en même temps.

C : Pour moi, ça serait sûrement ICO, même si je n’y ai jamais joué. J’adore les références médiévales de la bande originale, ça me fait voyager dans le temps.

Pour composer les chansons de ce nouvel album, vous êtes-vous inspirés du jeu vidéo développé par Jonathan Coryn, ou l’inverse ?

Les deux. Jonathan s’est d’abord imprégné de l’atmosphère de notre musique en général. On s’est inspiré de ses premières recherches, puis, lui des nôtres. On s’est inspirés de ses personnages, puis nos musiques ont inspiré des moments clés du jeu vidéo. C’était riche de travailler comme ça, en collaboration, plutôt qu’en commande : ce vrai mélange des recherches artistiques a permis de laisser plus de place à la créativité de chacun.e que s’il n’y avait eu qu’une direction artistique centralisée quelque part.

Jouer des personnages vous permet-il d’explorer des sujets plus intimes et des univers sonores plus abstraits ?

Je ne sais pas. On s’est inspirés de personnages et de situations du jeu, tout en laissant nos autres influences et notre façon de voir le monde s’exprimer de la manière la plus directe possible. La musique permet déjà ça par elle-même, à notre sens. Par contre, en général le jeu rend aussi possible l’exploration de sujets intimes. Jeu vidéo ou non d’ailleurs : certains jeux de plateau ou de rôle sont très efficaces pour nous faire sortir juste un petit peu de notre personnage habituel, et effectivement, changer de peau ouvre toujours des portes de la perception, pour peu qu’on y soit attentif.

Crédit photo en une : Erwan Fichou

Page Steam du jeu vidéo développé par Jonathan Coryn

La « Agar Agar and Friends Multi Party » aura lieu les 23 et 24 février aux Magasins Généraux (Paris). Toutes les autres dates de concerts sont à retrouver sur leurs réseaux sociaux.