Le Brexit, une sacrée galère pour les musiciens qui voudront jouer en Angleterre

De nombreux experts et musiciens sont convaincus que le Brexit va compliquer l’organisation des tournées en Angleterre et rendre le pays moins attractif pour les artistes du monde entier. Surtout les moins connus.

Moins libre. Si organiser une tournée en Angleterre devient une usine à gaz, avec plus de contraintes, de démarches administratives (demande de visa par exemple) et de galères en tout genre, alors les artistes auront tendance à éviter le pays. C'est en tout cas ce que pense l'Américain Kamasi Washington. Lors d'une interview accordée au Guardian, le plus célèbre des jazzmen de sa génération donne son avis sur l'avenir de la musique en Angleterre. Il raconte que les tournées sont facilitées par le fait que l'on peut circuler librement en Europe. « Quand ça devient compliqué pour entrer dans un pays, d'un point de vue logistique, ça implique forcément plus d'organisation en amont. Si jamais tu es en France, et que tu veux ensuite jouer en Angleterre, on ne sait pas encore à quel point ça pourra être compliqué. »

« On a du mal à faire comprendre aux artistes qu'ils sont les bienvenus. »

Not welcome. Selon le musicien, le Brexit ne devrait pas poser de problème pour les grosses machines et les groupes ultra connus, mais pourrait s'avérer plus périlleux pour les plus petits artistes, qui pourraient être freinés par les éventuelles complications. Et ces artistes sont tout aussi importants pour la scène musicale d'une ville et d'un pays. Toujours selon le Guardian, le festival Womad a eu du mal, cette année, à obtenir l'accord de groupes et d'artistes à cause du Brexit. « On a du mal à faire comprendre aux artistes qu'ils sont les bienvenus », admet Chris Smith, directeur du festival.

Incertitude. Dans un article du site Metro, Samuel Nicholls, professeur de musique à l’université de Leeds, avance que le pays pourrait par exemple taxer le merchandising des groupes (T-shirt, CD, vinyle, etc.), et les obliger à faire un inventaire complet de celui-ci, ce qui pourrait rendre les choses plus fastidieuses. 

Ceci étant dit, Kamasi Washington est loin d'être le premier musicien à s'inquiéter du Brexit. Damon Albarn et le leader de Pulp Jarvis Cocker (parmi d’autres) militent contre et ont adressé une lettre à Theresa May. Quant à Pete Doherty, il affirme quant à lui que le Brexit serait « la meilleure chose au monde pour la musique ». Pourquoi ? Parce qu’il va provoquer un énorme « contre-choc » dans le monde artistique britannique. Chacun son point de vue.