Joy Division va se reformer pour les 40 ans de la mort de Ian Curtis

Une reformation éphémère et virtuelle, le temps d'un concert. Distanciation physique oblige, l'événement se déroulera en ligne, le 18 mai prochain. Soit 40 ans jour pour jour après le suicide du leader de Joy Division.

Dans la nuit du 17 mai 1980, Ian Curtis s'isole chez lui, du côté de Macclesfield, à quelques kilomètres du centre de Manchester. Joy Division est censé effectuer sa première tournée américaine dans deux jours, mais le moral est au plus bas : après avoir eu une longue discussion avec sa femme, Deborah, l’Anglais regarde Stroszek de Werner Herzog, écoute « The Idiot » d'Iggy Pop et passe un coup de fil à Genesis P-Orridge, le leader de Throbbing Gristle, avec qui il s'est lié d'amitié. « Il m'avait dit qu'il ne pouvait pas aller en Amérique. Il avait dit qu'il préférait mourir que de faire cette tournée. Il a chanté notre chanson Weeping, sur le suicide, au téléphone. Nous étions en train de téléphoner à tout Manchester pour leur dire : “Tu dois aller voir Ian parce qu'il va essayer de tuer.” Personne n'est allé le voir. »

Passé minuit, Ian Curtis finit par se pendre au plafond de sa cuisine. Il avait 23 ans.

40 ans après cette sombre nuit, Bernard Sumner et Stephen Morris, deux des quatre membres de Joy Divsion (Peter Hook, en froid avec le reste du groupe, donnera un concert de son côté), ont décidé de rendre hommage à leur ancien pote, le temps d'un concert en ligne censé collecter des fonds pour une organisation mancunienne qui aide à la santé mentale. L’événement, animé par le DJ/écrivain Dave Haslam, véritable légende du nord de l’Angleterre, sera retransmis sur United We Stream à partir de 20h le 18 mai et accueillera également des performances d'Elbow, LoneLady, Kodaline et Brandon Flowers, le leader des Killers.

À noter que ce sont également les 40 ans de « Closer » cette année, et qu'à cette occasion, le 17 juillet, le deuxième album de Joy Division va être réédité, de même que les singles Love Will Tear Us Apart, Transmission et Atmosphere, accompagnés de leur face B d'origine. Une première depuis que Factory Records a cessé en 1992 de produire ce que l'Angleterre contenait de plus fascinant et de plus libre.