2021 M12 15
Joey Starr va-t-il sauver la presse papier ? Ce samedi 11 décembre, il annonçait le lancement d’un nouveau magazine, Five Starr. Et il n’y est pas question de musique, mais bien d’une autre passion de l’ex-NTM : la cuisine. Sur la couverture du premier numéro, on le voit torchon sur l’épaule, devant une cuisine toute équipée. Déjà, en mai dernier, le chef Mory Sacko, passé par Top Chef, s’avouait surpris par le talent de cuisinier du rappeur : « Il avait même des petits réflexes de cuisinier, ça se voit tout de suite que le mec cuisine beaucoup à la maison. » Auparavant, il avait également participé au documentaire sur le rhum de Viceland, La Route De La Soif. Mais surtout, il avait déjà mené l'expérience avec Kool Shen dès 1998, avec l'éphémère « Authentik ».
Mais comme l’explique le principal intéressé sur le plateau de BFM Business (?!), « le produit, ce n’est qu’un alibi. Ce qui m’intéresse ce sont les histoires humaines. » Le magazine est avant tout constitué de portraits et d’interviews de cuisiniers, agriculteurs ou autres personnes impliquées dans la chaîne de production de la bonne bouffe. « Des gens qui ont des histoires de terroir, des histoires de France » poursuit Starr. On trouve même d’étonnants personnages au fil des pages, comme le gastro-entérologue de la star, ou la chef Laetitia Visse, autrice du livre Les couilles - Dix façons de les préparer.
Le rappeur explique s’être engagé à fond dans le projet, supervisant chaque page. « J’adore imposer mon diktat » s’amuse-t-il. Le premier numéro, avec 144 pages, est ainsi vendu en kiosques pour 7,90 euros, avec une version collector à 19,90 euros, plus grande et dont une partie de l’argent va à une association de chefs réfugiés. « Pour raconter quelque chose de gourmand, je trouve que le papier est mieux qu’un écran d’ordinateur » poursuit Joey Starr.
Le projet s’inscrit dans toute une vague de magazines incarnés par une personnalité. Comme le remarquait le Huffington Post en juin dernier, la tendance a été lancée en 2017, avec le magazine de Michel Cymes Dr Good, qui a connu un gros succès d’édition. Depuis, plusieurs personnalités de la télé s’y sont lancées, à un rythme de plus en plus soutenu. Rien qu’en 2021, on a pu voir les têtes de Patrick Sébastien, Faustine Bollaert, Jean-Pierre Pernaut, Karl Zéro imprimées sur papier glacé. L’objectif est évident : relancer les ventes de la presse, touchée à la fois par la pandémie mais aussi les multiples crises de Presstalis, principal distributeur de quotidiens et magazines au niveau national. On attend avec impatience la revue de Bernard Lavilliers sur le tricot.