2018 M04 23
Ed Banger a 15 ans et, à cette occasion Pedro Winter, son boss, en profite pour investir pendant deux mois les Galeries Lafayette Haussman. L’idée ? Organiser différents concerts et ateliers, mais aussi exposer la discothèque personnelle de DJ Mehdi.
Soif de sons. Des samples de John Coltrane et d’Ahmed Wahby pour Ideal J ou 113, en passant par celui de My House de Rhythm Controll pour son projet Carte Blanche et sa collaboration avec Thomas Bangalter, on savait la culture musicale de DJ Mehdi assez large. Ce que l’on ignorait, c’est le nombre de classiques ou de trésors cachés que pouvait renfermer sa discothèque personnelle.
Lucky boy. Parcourir ses 1 500 vinyles exposés aux Galeries Lafayette Haussman jusqu’au 24 juin, c'est ainsi s'ouvrir à un univers sonore fait de hip-hop et de musiques électroniques, de funk et de jazz, de rock et de musiques orientales. De quoi permettre aux gens de comprendre que le hip-hop, contrairement à l'avis de certains chroniqueurs télé en chemise-cravate, n'est pas une musique d'incultes ? En partie, oui. Mais l'intérêt est ailleurs : il est dans cette façon qu'avait DJ Mehdi de s'ouvrir perpétuellement à de nouvelles sonorités, dans cette faculté à tout assimiler pour mieux le reformuler selon une grammaire personnelle.
Hommage. « J’ai ressorti toute la discothèque de Mehdi, qui traînait dans sa cave », explique aujourd’hui Pedro Winter. Le public pourra digger dedans. On sait ce que ça représente symboliquement, émotionnellement, la discothèque de quelqu'un. » Mais pas de n’importe qui.
On parle quand même ici d’un producteur qui, du mitan des années 1990 à sa mort le 13 septembre 2011, n’a cessé d’expérimenter et de faire évoluer les genres musicaux au sein desquels il a évolué (le rap français, la French Touch), mais aussi de rendre hommage à ses pairs (sa mixape "Loukoums", dédiée à J Dilla) et de composer des tubes (modernes, bien ficelés et efficaces) qui continuent aujourd’hui encore de traverser les époques.