En Allemagne, un concert avec 4000 personnes pour checker si le COVID-19 se propage en lieu clos

L’expérience, pilotée par des scientifiques et financée par l’État, se déroulera le 22 août. Elle devrait permettre d’en savoir davantage quant au bon déroulé des concerts ces prochains mois.

« La culture est une activité qui se vit à plusieurs et à la fin... c'est toujours l'Allemagne qui gagne. » Si l’on s’amuse à paraphraser une célèbre déclaration du footballeur anglais Gary Lineker, ce n’est pas pour frimer. Et encore moins en vain. C'est juste que nos voisins outre-Rhin semblent encore avoir un coup d'avance. En cause ? L'organisation le 22 août prochain d'un concert du chanteur-compositeur Tim Bendzko réunissant 4000 volontaires, âgés de 18 à 50 ans, dans une salle de Leipzig (dont la jauge est estimée à 12 000 places) dans l'idée de savoir si les particules infectieuses du COVID-19 peuvent se propager en lieu clos, lors des grands rassemblements.

Pour cela, les spectateurs seront équipés d'un « traceur de contact » à mettre autour du cou et chargé d’enregistrer le flux des germes, ainsi que d'un désinfectant fluorescent qui, en plus de protéger, signale leur présence à l’aide de traces d'UV. Le but : permettre aux scientifiques de déterminer les surfaces à partir desquelles les transmissions de germes sont les plus susceptibles de se produire. Bien évidemment, les participants devront porter un masque pendant l'évènement et faire un test 48h avant pour vérifier qu'ils ne sont pas porteurs du virus.

Le plus beau dans toute cette histoire, c’est que l’État allemand a choisi de prendre en charge le coût de cette expérience (estimée à 990 000 euros), bien conscient qu'il est plus que temps de « définir un cadre » pour que les rassemblements de masse puissent se dérouler « sans danger pour la population » à partir de septembre. Pour rappel, les concerts de plus de 1000 personnes sont actuellement interdits dans tout le pays et ce jusque fin août.

L'idée est donc de « déterminer s'il n'existe pas un juste milieu entre l'ancienne et la nouvelle norme, quelque chose qui permettrait aux organisateurs de faire entrer suffisamment de personnes dans une salle de concerts pour ne pas faire de pertes », a déclaré Stefan Moritz, coordinateur de l'expérience. Pendant ce temps, en France, Emmanuel Macron continue de demander aux artistes de faire preuve d'imagination.