DJ Snake, symbole de réussite ou cash-machine ?

Depuis plus de dix ans, DJ Snake rythme les clubs du monde entier. Le week-end dernier, le Parisien s'est même attaqué au Parc des Princes, le temps d'un concert-évènement où il a braqué une fois de plus l'attention sur lui. Au point de se poser la seule véritable question qui compte : à quoi tient cette réussite ?
  • Pas un article sur le garçon ne commence sans quelques lignes sur sa réussite, et on ne dérogera pas à la règle. DJ Snake, en résumé, ça donne : 9,4 millions d’abonnés sur Instagram, des collaborations avec ce que la pop music a de plus démesuré à proposer (Lady Gaga, Justin Bieber, Travis Scott, Skrillex, Selena Gomez), des tubes repris dans tous les clubs où on danse avec un col en V et des clips évènements, le dernier étant par Romain Gavras (Disco Maghreb). À cela s’ajoute à présent un Parc des Princes, où le Français a donné un concert devant 65 000 personnes le week-end dernier. À ses côtés ? Omar Sy, Stromae et David Guetta, forcément. Pour dynamiser le show ? Des flammes et des feux d’artifice, évidemment.

    En un concert, étalé sur près de 2h30, c’est tout le style de DJ Snake qui est posé : du clinquant, de la démesure, de la générosité aussi (comme lorsqu’il permet à Khaled et Stromae d’interpréter leurs tubes, Aicha pour l’un, Alors on danse et L’enfer pour l’autre), et surtout des grosses turbines. Pour le DJ de 36 ans, rien n'est impossible : ni de convier des samples du Saïan Supa Crew ou de l'Orchestre National de Barbès, ni de passer d’un morceau trap aux côtés de 21 Savage à une rythmique dancehall avec Sean Paul comme partenaire de jeu.

    C'est rarement subtil, mais c'est efficace, et cela semble répondre à ce que le grand public attend : de l'entertainment, des basses lourdes, du style (chacune de ses apparitions publiques est pensée aux côtés d'une marque) et un BPM suffisamment élevé pour déboiter les ménisques.

    La quête de la nouveauté serait-elle alors moins importante pour le Français que celle de l’amusement ? À écouter ses différents singles, on serait tenté de répondre par l'affirmative. À chaque fois, le même effet rouleau-compresseur, le même goût des beats lourds, sans trop de nuances, tout entier tournés vers l'efficacité. Et ça fonctionne : qu'importe où il va, ses fans le suivent. Le clip Disco Maghreb, très réussi, comptabilise ainsi 25 millions de vues depuis sa publication le 31 mai dernier.

    On peut se dire que cette fidélité est due à l'efficacité de ses refrains, voire à sa philantropie, à l'image de la cagnotte mise en place l'été dernier pour venir en aide aux algériens suite aux incendies qui ont ravagé le pays. On peut aussi se dire, et c'est tout aussi juste, que DJ Snake est aujourd'hui devenu une marque à part entière : une entité en laquelle ses fans ont confiance et qui, à force de succès, prend aujourd'hui les atours d'un véritable empire.

    A lire aussi