Comment les maisons de disque manipuleraient les stars de la K-pop

Les maisons de disque de Corée du Sud contrôlent tout ce que font leurs stars. Au moindre faux pas, ces dernières sont remplacées. Les labels ont parfois un contrôle total de la vie privée de leurs artistes, au point que certains d’entre eux vont jusqu’à se suicider. L’ancienne star Ryu Sera a choisi de dénoncer les travers plus que vicieux de l’industrie de la K-pop.
  • Ryu Sera était membre du groupe Nine Muses avant de se faire remplacer par une autre jeune femme. “Il y a tellement de jeunes artistes qui veulent faire partie de cette industrie... Donc ils nous considèrent comme des produits interchangeables.

    Je pense que dans l'industrie de la K-pop, on ne prend pas la santé mentale au sérieux”, enchaîne la star déchue, sur le média local Miss Back. Sur ce sujet, elle marque un point. La Corée du Sud a atteint le plus haut taux dans le monde en 2018 : 40% de ces personnes souffraient de problèmes mentaux, ce qui serait la cause principale de leur suicide. Une statistique qui s'applique aussi au monde de la K-pop.

    Devenir une star de la musique en Corée implique de devoir exposer presque toute sa vie sur les réseaux sociaux, ce qui donne lieu à des milliers de messages d’insultes quotidiens envers les popstars les plus connues. Les maisons de disque locales n'auraient donc aucun scrupule à détricoter mentalement leurs artistes pour les mettre le plus en avant possible. Se montrer sur Twitter ou Instagram relève d'une grande partie du travail de chanteur de K-pop, car les fans ont autant besoin de voir la vie de leurs idoles que d’écouter leur musique. Cette relation très particulière entre le public et les personnalités coréennes entraîne des dépressions, puis des suicides.

    Le gouvernement coréen est bien conscient du problème que rencontre le pays: il a l’objectif de réduire le taux de suicide de moitié d’ici 2022. Dans le monde de la K-pop, toutes les stars ne souffrent pas de troubles mentaux. Les fans du groupe sud-coréen BTS nous avaient confié que les membres du groupe ont constamment à leur disposition des psychologues pour les aider au quotidien et affirmaient que c’était presque une exception dans la pop coréenne. 

    La musique sud-coréenne s’est très rapidement fait connaître à l’international. Les BTS sont même grimpés sur la première place du Billboard américain en août dernier avec un morceau chanté en coréen. Cette nouvelle surexposition est plus que compliquée à gérer pour ces jeunes stars qui ne sont pas du tout aidées par leurs maisons de disque qui ont plus tendance à les abandonner qu'à les soutenir. Avec les nombreux suicides qui ont eu lieu ces dernières années et les témoignages glaçants de certaines stars, ces labels sont dans l’obligation de réagir pour le bien des artistes.