2021 M06 24
« Imagine » de John Lennon, « Dark Side Of The Moon » des Pink Floyd, la BO d'un film de Tarantino. Voilà, en substance, trois vinyles que l'on trouve à peu près chez n'importe quel disquaire. Ses œuvres sont recherchées, et extrêmement vendeuses. Mais que dire de leur tarif ? Car, c'est un fait, les prix hors taxes ont pris entre 0,50€ et 19€ d'augmentation selon les références en 2021... Un chiffre énorme, qui inquiète forcément les disquaires indépendants : « Opportunisme ou suicide commercial, les 3 majors françaises du disque ont décidé en cette année 2021 d'une augmentation tarifaire qui, pour deux d'entre elles dépasse l'entendement. Et malheureusement, certains labels et distributeurs indépendants ne sont pas en reste dans cette escalade », peut-on dire dans une lettre du Groupement des Disquaires Indépendants Nationaux.
Plus loin, le syndicat prend « Dure limite » de Téléphone pour exemple : alors que le vinyle était vendu par Warner aux disquaires 12,49€ HT (contre 21,30€ pour le public), le prix est aujourd'hui de 30,03€ HT, soit tarif public estimé à 51€...
La question, aujourd'hui, n'est pas de savoir qui achète encore un pressage neuf de Téléphone - après tout, chacun ses déviances. Non, la vraie question serait pluôt : ce fameux retour du vinyle n'est-il pas une manœuvre opportuniste permettant aux maisons de disques de vendre leurs disques à des prix toujours plus exorbitants, en constante augmentation depuis une dizaine d'années ?
Des solutions sont à envisager (une baisse de la TVA ? Une politique de prix unique ?), mais le problème semble malheureusement bien plus large quand on sait que certains disquaires ont fermé définitivement leurs portes ces derniers mois et que les retards s'accumulent dans les livraisons suite à l'incendie de l'usine de pressage à Los Angeles en février 2020. À cela, il suffit de penser au fait que la Fnac et Amazon peuvent vendre ces mêmes produits à prix coûtant, encourageant ainsi les majors à multiplier les commandes dans l'idée d'exploiter au maximum leur back catalogue, pour poser ce terrible constat : l'industrie du vinyle pourrait bien être à l'aube d'un grand déclin commercial.