Brexit : les musiciens auront désormais besoin d’un visa pour jouer en Angleterre

Dès janvier 2021, les artistes étrangers qui ne résident pas en Grande-Bretagne devront obtenir un visa afin de pouvoir légalement se produire sur scène. Une décision prise par le gouvernement britannique le mardi 18 février qui va semer une énorme pagaille partout en Europe.

20 jours seulement après avoir quitté l'Union européenne, le Royaume-Uni annonce que les musiciens et DJ ne pourront plus circuler librement dans le pays. Cette nouvelle décision, qui s’appliquera aussi aux sportifs, prendra effet le 1er janvier 2021.

À partir de cette date, les artistes seront dans l’obligation d’obtenir le visa Tier 5 afin de « se produire au Royaume-Uni, de participer à des concours ou à des auditions, de participer à des activités promotionnelles, d'assister à des ateliers, de parler de leur travail et de participer à des événements culturels ou à des festivals », écrit le site Politico. Selon le site MixMag, le coût lié à la demande de ce visa peut aller jusqu’à 290 euros et la durée de celui-ci varie entre un et deux ans. D'après le NME, il faudra également prouver que l’on a plus de 1000 euros sur son compte bancaire, et ce 90 jours avant sa demande. 

Le Home Office, l’équivalent du ministère de l’Intérieur en Grande-Bretagne, a répertorié les détails de cette nouvelle décision le mardi 18 février dans un document officiel, laissant comprendre qu’il n’y aurait probablement pas d’accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne concernant le statut des artistes et des sportifs. Cette nouvelle mesure a été accueillie comme un choc pour les Britanniques, notamment parce qu’en juillet dernier, le ministre de la Culture Nigel Adams avait déclaré au site Music Week qu’il était essentiel que les artistes soient libres de voyager, même en cas de Brexit.

Le secteur culturel en danger ? Les musiciens, pour qui la scène est une source de revenus importante, seront fatalement touchés par cette mesure. Les jeunes artistes émergents pourront avoir des difficultés avec la paperasse et les sommes demandées par le gouvernement pour l’obtention du visa. Même s’il est impossible pour le moment d’anticiper l’impact sur l’économie du secteur musical, il y a fort à parier pour que ces nouvelles contraintes ainsi que les démarches administratives découragent certains artistes de se produire en Grande-Bretagne. Plus globalement, c’est l’avenir du milieu culturel qui est ici en jeu puisque même les activités promotionnelles, les ateliers, les tables rondes et les festivals seront soumis à cette règle. On peut dire thanks à Boris Johnson.