2020 M06 29
Dans la mythologie de David Bowie, étalée sur six décennies, les performances live occupent une place à part. Il y a ce fameux passage sur le plateau de Top Of The Pops un soir de juillet 1972, où l'Anglais vient interpréter Starman et fait comprendre à toute l'Angleterre que chacun peut être ce qu'il a envie d'être, qu’il est conseillé de tourner le dos à ses parents pour se construire sa propre identité.
Il y a aussi la tournée Ziggy Stardust, grandiose, presque grandiloquente. Il y a ce live donné à Glastonbury en 2000 ou ce concert organisé au Madison Square Garden à l'occasion de ses 50 ans. À cette liste, il convient d'ajouter aujourd'hui une performance donnée en octobre 1995 à l’amphithéâtre Starplex de Dallas, dont l'enregistrement va être rendu disponible pour la première fois le 3 juillet prochain.
Nommé « Ouvrez Le Chien (Live Dallas 95) », ce live est l'occasion de replonger dans la période « Outside » de David Bowie. Une époque où l'Anglais collabore beaucoup avec Brian Eno et le guitariste Reeves Gabrels, qui insufflent ce son hybride, à la croisée de la new wave, de la jungle et du metal, sur des titres tels que I Have Not Been to Oxford Town, The Hearts Filthy Lesson et I’m Deranged – repris par David Lynch pour la B.O. de Lost Highway.
Mais « Ouvrez le Chien » étant un live, Bowie revisite également d'anciens titres, comme Look Back In Anger, Andy Warhol ou The Man Who Sold The World. Peut-être dans l’idée de faire plaisir à des fans qui, à l’époque d’« Outside », reprochent à leur idole un goût trop prononcé pour la dissonance et les expérimentations électroniques. Ce ne sont là que des suppositions, mais l’ajout au tracklisting de deux tubes imparables, Moonage Daydream et Under Pressure, capturés à Birmingham le 13 décembre 1995, appuient cette idée.