PNL et les discothèques, une histoire d'amour cachée

Ils n’ont aucun mal à remplir des zéniths un peu partout en France, et pourtant le truc de N.O.S et Ademo c’est de faire des showcases en boîtes de nuit. Et ils ne sont pas les seuls.

Le 24 mars dernier, les fans de PNL avaient l’occasion de voir leur groupe favori au club latino de l’Imperio, à quinze minutes de Paris. On est bien loin des grandes scènes et l’annonce pourrait même passer inaperçue pour la plupart des personnes qui suivent le duo.

Pourtant, ce n’est pas la première fois que PNL balance ses plus gros sons comme DA, J’Suis QLF, Onizuka ou Le Monde Ou Rien le temps d’un showcase : le Palacio, le Pharaon, le Tsunami Club, ils les ont tous accueillis. Pour le public qui s’est déplacé, c’est en partie l’occasion d’assister à une performance du groupe à moindre coût et aux premières loges. Pour le groupe, les enjeux sont différents : en plus de kiffer, c’est aussi l’occasion de nouer un lien de proximité avec les fans et de laisser de côté la folie des stades et des zéniths.

  • Les experts. On s’en doute, PNL n’est pas le seul groupe à écumer les boites de nuits le week-end. Puisque le simple modèle du DJ résident ne suffit plus à attirer du monde sur les pistes de danse, de nombreux rappeurs ont fini par progressivement s’immiscer dans la tournée des showcases.

    Booba, Vald, Kaaris ou des internationaux comme Snoop Dogg... La plupart des boites de nuits ouvrent désormais grandes leurs portes aux rappeurs et acceptent de leur céder de gros cachets (les paiements ne se font pas toujours par Paypal ou facture, si vous voyez ce qu'on veut dire). En 2017 Thibault Ordonneau, chargé de production de la boîte de nuit lilloise Le Magazine Club, n’hésitait pas à annoncer : « Kendrick Lamar, c’est 70 000 € pour 30 minutes. Les Casseurs Flowters et Joey Starr, c’est 16 000 € chacun. » Les showcases n’égalent donc pas le prestige d’organiser un vrai concert mais ils restent un bon moyen pour l’artiste de se faire un billet plutôt facile et pour le fan de repartir avec une photo.

    À prendre ou à laisser. En revanche, une bonne partie des boites de nuits savent que ces soirées ne seront que très rarement rentables pour elles. Entre le cachet de l’artiste, l’augmentation des frais de sécurité et l’organisation en elle-même, le budget devient rapidement conséquent. Puisque les sommes engagées sont importantes, le but de ce genre d’événement reste d’augmenter la notoriété du lieu.

    C’est pourquoi rien n’est laissé au hasard, à commencer par l’élaboration du contrat (certains artistes peuvent par exemple demander que les employés portent les vêtements de leur marque), les heures de passage et surtout l’élément le plus important : demander au rappeur de diffuser une vidéo, histoire de bien valider sa présence. PNL avait déjà annoncé des dates de concert par SMS, maintenant vous êtes prévenus, il faudra scruter leurs réseaux sociaux pour avoir une chance de les voir en showcase.

    Crédit photo ouverture : Nabil Rouane Photographie

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