À 85 ans, le Dalaï-lama annonce son premier album

Un jour, le Dalaï-lama a dit : « Aucun journaliste ne sait plus ce qu'est une bonne nouvelle. » Et c’est vrai que, si on devait être totalement honnête, on dirait que l'on ne sait pas bien comment interpréter l'arrivée de son premier album.

D'un côté, on peut se dire que c'est une belle façon de répandre l'amour au sein d'une époque troublée. De l'autre, on peut également penser que c'est le meilleur moyen d'entendre une mise en son pseudo spirituelle de toutes ces citations qui ornent les stories Instagram ou les comptes Pinterest de gens qui postent des poses de yoga sous-titrées pour illustrer leur quête de paix intérieur ; un sentiment renforcé par le descriptif de ce long-format, regroupant différents mantras du Dalaï-lama et invitant chacun à cultiver « l'amour et l'empathie les uns pour les autres et pour toute vie ».

À vrai dire, il semble que l'idée d'enregistrer un album ne vient pas du Dalaï-lama, pourtant grand fan de musique (son petit coucou à Glastonbury en 2015 en atteste), mais d'une de ses élèves : une certaine Junelle Kunin, qui a passé les cinq dernières années à tenter de donner vie à ce « Inner World », qui s'appuie sur la participation de musiciens reconnus à l'international (Anoushka Shankar) et un premier single nommé Compassion. Étant donné que les bénéfices iront directement à un programme d'éducation international, on aurait également pu penser que Bono, en bon philantrope, aurait pu piquer une tête sur le projet, mais non : il semble que ce long-format ne soit pas une vaste opération marketing, simplement l'album d'un homme profondément bon, conscient que la « musique a le potentiel de transcender nos différences. Elle peut nous ramener à notre véritable bonté. »