40 ans après, Spinal Tap va enfin avoir le droit à sa suite

Le documentaire parodique Spinal Tap sorti en 1984, qui suit un groupe fictif de heavy metal anglais, est devenu l’un des films les plus cultes dans la musique. D’après le site Deadline, « Spinal Tab II » est sur le feu, et devrait sortir en 2024, 40 ans après le premier film. C’est le moment de mettre le volume de votre ampli sur 11.
  • Les Britanniques et les Américains ont toujours été doués pour les documentaires parodiques, aussi appelés « mockumentary » outre-Manche. Et inspiré par l’un d’entre eux — All You Need Is Cash, un docu parodique sur les Beatles sorti en 1978 —, un réalisateur nommé Rob Reiner va créer la surprise avec Spinal Tap en 1984, son premier long-métrage. Sauf qu’avec ce film, on quitte l’univers de la pop pour celle des cheveux longs, des gros amplis et de la décadence : le heavy metal. 

    Le pitch ? On suit donc Spinal Tap, trio heavy métal britannique sur le retour après six ans d’absence, et qui repart en tournée aux States pour promouvoir son nouvel album « Smell The Glove ». Les musiciens — David St. Hubbins (Michael McKean), Nigel Tufnel (Christopher Guest) et Derek Smalls (Harry Shearer) — sont persuadés qu’ils vont déchainer les foules. Mais forcément, tout ne se passe pas comme prévu (la pochette de leur album est jugé sexiste, ils se perdent dans les coulisses des concerts, la copine du guitariste fout la merde dans le groupe, les concerts s’annulent, etc.). Ils finissent par se rendre au Japon où l’album se vend bien, histoire de sauver les meubles. D’après le site Deadline, Rob Reiner, avec une partie du casting original, a prévu de réaliser la suite, Spinal Tap II. Le film pourrait sortir en mars 2024, pile 40 ans après le premier volet. 

    Avec le temps, ce film, qui n’a pas connu un énorme succès en salle, est devenu culte, par sa manière de dépeindre l’industrie musicale et son humour. Spinal Tap représente tous les groupes clichés qui refusent de vieillir et tous les fantasmes débiles liés au succès au mythe du rock. Et c’est justement en mettant le doigt plus ou moins subtilement sur ces aspects-là que le faux documentaire réussit sa mission, celle de parodier sans pour autant s’éloigner de la réalité — la scène où ils racontent leurs péripéties avec leur nom de groupe, celles sur les exigences du catering et sur les histoires de pochettes censurées sont par exemple très justes. Les clins d’œils sont aussi nombreux — à AC/DC, à Jimmy Page, à Elvis, à Yoko Ono, etc.

    La folie Spinal Tap a dépassé les limites. Le vrai faux groupe du film a réalisé par la suite trois vrais albums (en plus de « Smell The Glove »), a fait un paquet de concerts, a donné des vraies fausses interviews à la télévision et des conférences de presse, a joué avec Slash, Jeff Beck ou encore Joe Satriani et a continué, malgré le temps qui passe, à fédérer une génération de fans. Ce retour s’annonce donc risqué mais nécessaire tant l’industrie a évolué. Mais en voyant tous les papis du rock qui refusent de lâcher leurs guitares (des Stones au Who en passant par Kiss), on se dit que Rob Reiner n’aura qu’à ouvrir les yeux pour se procurer sa matière première. 

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