10 ans après le succès fou de "Nightcall", que devient Kavinsky ?

Spoiler : le producteur parisien prépare tranquillement son retour. À sa manière, avec un certain sens du teasing et du mystère.
  • Septembre 2011. Vincent Belorgey, dit Kavinsky, n'est plus ce petit DJ proche de la clique Ed Banger. Il vient de changer de dimension en un éclair, grâce à un morceau sorti un an plus tôt, dans l'indifférence du grand public malgré la présence à la production de Guy Man, la moitié des Daft Punk. « Je voulais un slow, une ballade, racontait-il à Snatch. J'avais un scénario en tête : un zombie qui viendrait roder autour de la baraque de sa femme, la regarderait reconstruire sa vie... avant de lui passer un coup de fil ambiance 'je t'appelle ce soir pour te dire...' »

    Ainsi né Nightcall, tube imparable réutilisé en 2011 par Nicolas Winding Refn, le réalisateur de Drive, dont l'ambiance nocturne, le goût de la ride et les longues séquences avares en dialogues collent parfaitement à la mélodie synthétique de Kavinsky.

    Depuis, on ne peut pas dire que le Français, signé chez les excellents Record Makers (Air, Sébastien Tellier), ait cherché à surfer sur le succès international de Nightcall. Il y a bien eu « OutRun », son premier album, sorti en 2013, mais force est de constater qu'il s’est peu à peu plongé dans un mutisme qui convient si bien à son œuvre. En juin dernier, un post Instragam venait toutefois briser ce long silence. « Reborn : the story goes on », pouvait-on lire sur un fond noir. Kavinsky n'étant ni un faiseur, ni un beau parleur, cette unique publication sur les réseaux sociaux ne pouvait donc signifier qu'une chose : un album est en préparation.

    Excités par ce teasing que l'on n'espérait plus, les fans y sont forcément allés de leurs prédictions : certains imaginent un nouvel album dans la droite lignée du précédent, dans un style synthétique cher à John Carpenter, et avancent comme preuve le fait que le studio Devolver ait annoncé à peu près au même moment que l'auteur de Nightcall l'arrivée d'un troisième opus de leur jeu vidéo Hotline Miami, dont la bande-son avait été concoctée par deux producteurs proche de Kavinsky (Carpenter Brut et Perturbator). D’autres préfèrent en revanche se focaliser sur ces quelques mots de Pedro Winter, le boss d’Ed Bangers, qui laissait entendre que le producteur fan de Testarossa préparait son retour.

    Quoiqu'il en soit, Kavinsky était en concert à Marseille fin août, et ça, c'est du concret. La preuve, puisqu'il en faut une, que l'un des héros du film Steak de Quentin Dupieux est bel et bien de retour et que sa musique est à l’image de ce qu’il prétendait en conclusion de "OutRun" : Sans fin.