2020 M10 16
Quiconque a déjà eu la chance de rencontrer David Numwami sait à quel point la bonhommie, la dualité et l'humour que l'on retrouve dans ses pop-songs font parfaitement sens avec sa personnalité. En quelques minutes, le Bruxellois est capable de parler en toute honnêteté, sans faux-semblant, mais toujours avec une légère pointe de dérision, de la solitude du musicien en tournée, de son envie de rire, même dans les moments les plus tragiques, du manque d'argent lié à l'indépendance (« L'argent j'ai toujours fait sans / Lundi mardi spaghettis, jeudi vendredi aussi », chante-t-il) et de son besoin de vivre pour avoir à raconter des choses intéressantes dans ses chansons.
Ainsi, David Numwami parle de « The Blue Mixtape », son premier projet solo, à paraître le 12 février prochain, comme une forme de journal intime, doux et nécessaire, qui marque le retour au kif. À l’image du second extrait, Beats!, que le Belge décrit comme une « déclaration d’amour à la musique, ma meilleure amie depuis que j’ai cinq ans. J’ai essayé de décrire le sentiment de bonheur que j’éprouve dès que j’ai l’occasion d’en jouer, comme un rush d’adrénaline ou de sérotonine. »
Avant Beats!, il y avait déjà eu Le fisc de l’amour, véritable tube composé dans sa chambre, qui raconte en mode crooner les déboires d'une relation amoureuse avec un tel décalage, un tel humour et un tel sens de la mélodie que l’on ne peut qu’adhérer.
Avant ces deux singles en solitaire, il y avait surtout eu de nombreux projets, tous plus glorieux les uns que les autres : cette expérience au sein de Le Colisée, formation pop trop méconnue de ce côté-ci de la frontière, ces séances en studio avec Flavien Berger, ces textes écrits pour Moodoïd et Nicolas Godin (Air) ou encore ces tournées effectuées aux côtés de Frànçois and The Atlas Mountains et Charlotte Gainsbourg, qui l’ont fait voyager jusqu’à Coachella.
De tous ces moments passés sur la route, visiblement plus pensifs que festfis, David Numwami dit s’être nourri, transformant chaque moment d'accalmie en réflexions personnelles, un œil rivé sur l'extérieur, l'autre sur ses textes qui manient le second degré et le romantisme comme peu savent le faire au sein de la pop francophone. « The Blue Mixtape » n’est finalement que ça : un long-format où David Numwami déniche systématiquement le petit riff de guitare qui va bien, la phrase accrocheuse ou le ton décalé qui font de ces morceaux de beaux moments de schizophrénie, joueurs et optimistes en façade, mélancoliques à l'intérieur.