2018 M09 28
Toujours plus haut. Assis tranquillement dans un parc de la capitale, Flavien Berger a l’air serein. Il sort son nouvel album « Contre-Temps », toujours sur le label indépendant Pan European, avec l’envie de montrer au monde sa vision de la musique pop.
Il place ce disque entre le voyage et le souvenir et dit : « Ce sont des collections de souvenirs fictifs. Ce n'est pas autobiographique. Je ne raconte pas ma vie, je ne suis pas Gainsbourg. Et de toute façon, je n'ai pas son talent. » Sur l’album, le côté « pop » est assumé, non pas pour plaire aux radios ou pour élargir sa base de fans, mais parce que le musicien voulait donner sa version de ce style musical. Sa voix est mise en avant et certaines structures sont du style "couplet-refrain". Mais ce disque est également plus exigeant. « Le but était de me dépasser moi-même et ça passe par la difficulté, ça passe par complexifier le processus pour essayer de faire quelque chose qui à la fois me surprenait moi, mais avec des ambitions plus grandes en termes d'arrangement, de composition et de production. »
Easy Listening. À l’écoute, le côté pop n’est pas flagrant. Par contre, la fluidité des compositions étonne par leur simplicité apparente. Brutalisme, Maddy La Nuit ou encore Pamplemousse viennent conforter les dires de Flavien : « J'aimais bien l'idée d'avoir des idées hyper naturellement et que les choix soient faciles à faire. » Le résultat se ressent sur « Contre-Temps » qui oscille entre pop expérimentale rêveuse et compositions plus aventureuses. Surtout, ses souvenirs et ses voyages se matérialisent en sublimes mélodies.
Almost Famous. Quand on y réfléchit, le chemin parcouru est énorme. Il y a quatre ans, Flavien Berger arrivait dans le monde de la musique par la petite porte avec ses morceaux bricolés à la maison, tout seul et sans prétention. Aujourd’hui, on le considère comme l’avenir de la pop française. Un statut obtenu grâce à un premier très bon album, une collaboration avec Étienne Daho et une attitude de bosseur modeste qui colle parfaitement à sa personnalité. « Je ne veux pas trop être un personnage public. Je veux juste faire de la musique, j'ai envie qu'on parle des disques et non de moi. Déjà, tu ne vois pas mon visage, je ne suis pas dans mes clips, ni sur mes pochettes et mes affiches », raconte Flavien.
Sans langue de bois. Il répond à tout, ou presque. Les drogues ? « Ça ne me sert à rien pour faire de la musique. Ça serait difficile de faire de la musique droguée. Mais je me sers de mes expériences en termes de psychotropes pour la nourrir. » Les habitudes en studio ? « Mieux vaut les éviter. Le plus kiffant en musique, c'est quand on est surpris par ce qui sort. Si on est habitué à un mode opératoire, on ne peut plus être surpris. » Sa célébrité ? « Je n'y crois pas trop. Je n'y crois pas. Ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse trop. »
Carapace. En fait, la notoriété lui fait un peu peur. Et d’une manière, en évitant de se mettre en scène, il se protège. Un discours assez rare au sein de l’industrie musicale qui aime également vendre une histoire et un storytelling avec un disque. « Mais je suis dans l'industrie moi ? » Il marque une pause, puis continue : « Oui, je suis dans l'industrie, je sors des disques et je fais des concerts. Oui oui, je suis dans l’industrie… », lance Flavien, comme s'il essayait de se convaincre lui-même qu'il n'est pas en train de vivre un rêve.
L'album "Contre-Temps" est sorti le vendredi 28 septembre sur Pan European.