2019 M07 5
Les coulisses. À peine remis du succès de son dernier album ("Contre-temps", 2018), Flavien Berger a un petit secret qu’il s’apprête à dévoiler à tout le monde : sa méthode de travail. Lorsqu’il penche sur un nouvel album, le Français a pour habitude d’envoyer des morceaux commentés à son label, comme s’il voulait expliquer la démarche, l’histoire et la genèse de chaque chanson. Pour ce faire, avant le début des premières notes, pendant et même après, il enregistre un petit texte explicatif, pour annoncer la suite. Ce sont des choses que l’auditeur, d’ordinaire, n’entend pas.
Extraits. Sauf que pour le disque surprise dévoilé le vendredi 5 juillet, intitulé « Radio Contre-Temps », ces commentaires n’ont pas été supprimés. Exemples : « On écoute un morceau qui s’appelle Bientôt Jamais. J’aimerais qu’il raconte l’histoire d’une discussion qui n’a pas lieu… Je ne sais pas si vous avez entendu cette grosse grosse basse, c’est un morceau qui va très bien marcher sur un sound system. » « Ce morceau n’est pas vraiment dans le thème du disque : il s’appelle East Midlands, c’est le nom de la compagnie de train qui traverse l’Angleterre. » Ou encore : « Ce n'est pas garanti que je continue à travailler ce morceau par la suite, mais il a le mérite d’exister alors je vous le balance. »
Disque-documentaire. La démarche originale vise à rapprocher l’artiste de son public, et lui montrer en quelque sorte les coulisses de la création d’un album chez Flavien Berger. Quand on connaît le personnage, à la fois dans sa bulle et ouvert sur ce qui l’entoure, cette méthode de travail n’est pas si surprenante. Car à travers ses chansons, Flavien aime raconter des histoires, suivre une trame et en expliquer la naissance. Le disque en lui-même n’est pas essentiel, mais il a le mérite de fonctionner comme un documentaire immersif, comme si on était dans le studio avec lui.
« Radio Contre-Temps » est décrit comme la radio « des chansons qui n’existent pas encore » et ce terme convient parfaitement. Ces ébauches, qui existent sans exister (mais du coup existent quand même avec la sortie de ce disque), permettent de mieux cerner le personnage. Et rien que pour ça, on valide. Mention spéciale pour le titre Prevenda, avec cette phrase en ouverture : « J’ai du mal à imaginer qu’on est déjà aujourd’hui. » Et pourtant, si.