Make some noise : Beastie Boys balance une douzaine d'inédits

Dans les archives. Visiblement, les Beastie Boys ont entrepris de revisiter leur propre histoire. Après avoir sorti un livre retraçant leur carrière l'année dernière et diffusé via Amazon Music un documentaire racontant les coulisses de l'enregistrement de « III Communication », sorti en 1994, les anciens fous furieux du rap américain viennent de partager douze inédits, tous extraits des sessions de studio de « To The 5 Boroughs ». En bonus de cette réédition, publiée à l’occasion du quinzième anniversaire de l’album, deux remixes du producteur Just Blaze et du guitariste de Blur, Graham Coxon.

New York, New York. À l'époque, le sixième long-format des Beastie Boys est un évènement : cela fait six ans que Mike D, Ad-Rock et MCA n'ont plus donné de nouvelles, et les voilà de retour avec un disque 100% new-yorkais. Fidèle à son titre, « To The 5 Boroughs », est en effet un hommage aux différents arrondissements de la Big Apple (un titre s’appelle même An Open Letter To NYC), ville alors meurtrie par les attentats du 11 septembre – les deux tours figurent d’ailleurs sur la pochette.

Mais les Américains ne font pas ici que raconter un New York désormais révolu, ou multiplier les piques à destination du gouvernement Bush. Ils composent un vrai album, le premier entièrement produit par leurs soins, avec tout un tas de morceaux efficaces (Ch-Check It Out), de samples improbables (Peggy Lee, The Flaming Lips, le cultissime Rapper’s Delight du Sugar Hill Gang et tout un tas tas de classiques hip-hop new-yorkais) et d’inclinaisons volontairement rock.

Initials BB. Toutefois, il s’agit d’être clair : « To The 5 Boroughs » n’est ni le meilleur album des Beastie Boys, ni leur plus courageux d’un point de vue mélodique. À sa sortie, il se révèle être malgré tout un véritable succès avec 360 000 exemplaires écoulés en première semaine, plus d'un million au total et une nomination aux Grammy Awards dans la catégorie « Meilleur album rap de l'année ». Franchement, on a déjà vu des groupes rééditer certaines de leurs œuvres, parfois bancales, pour des raisons moins évidentes que ça.